Saison 2023-2024. Les verts et blancs de la capitale économique ont lancé leur saison le 14 août 2023, un compte à rebours de la montée en Elite 1, sous une réforme qui peut déranger le staff des dirigeants.
Plusieurs réformes ont été annoncées depuis peu, par les responsables de la Fédération Camerounaise de Football, dont celle de payer (systématiquement) la somme de 500.000 FCFA (cinq cent mille francs) à un club amateur, si vous engagez un de ses joueurs. Quand cette condition n’est pas respectée, ladite somme sera imputée de la subvention à octroyer aux clubs de l’élite qui seront pris en flagrant délit. Une mesure qui change totalement les habitudes de débuts de saisons, qui voulaient que les clubs professionnels lancent une annonce de recrutement de nouveaux joueurs, et retiennent qui ils veulent après quelques matches d’évaluation, sans se soucier de donner des primes de transfert ou de formation aux clubs desquels venaient ces joueurs: “C’est une mesure qui nous rend la tâche difficile, nous les entraîneurs. Avant, quand vous aviez la chance d’avoir quelques joueurs au recrutement dont le profil et les qualités vont avec votre système de jeu, ils coutaient beaucoup moins cher, c’était d’ailleurs gratuit pour bon nombre. Aujourd’hui, quand vous retenez 20 joueurs amateurs pour une équipe de Ligue 2 comme la nôtre, (Léopard Sportif de Douala, NDLR), cela fait 10 millions de francs seulement pour le recrutement, et aucun club ne peut supporter ça”, nous a lancé Alexandre BELIBI, l’entraîneur du Léopard de Douala.
Avant la mesure de protection, le milieu du football était une sorte de jungle où les clubs des championnats professionnels recrutaient qui ils voulaient, sans se poser de questions. Ces joueurs venus des clubs amateurs étaient simplement fiers de jouer en élite, au détriment de leurs clubs formateurs encore amateurs. Ces clubs formateurs se vidaient alors de leurs effectifs, et leurs dirigeants étaient obligés de recommencer à chaque début de saison.
LA RESTRICTION SAMUEL ETO’O QUI FAIT MAL
Une loi fédérale donne dorénavant raison aux clubs amateurs qui se verront payer la somme de 500.000 FCFA (cinq cent mille), au cas où un club de l’élite engagerait chacun de leurs joueurs licenciés. Une restriction qui met en valeur les détecteurs et formateurs de talents du football amateur, et dont les sanctions ont commencé à tomber depuis la saison dernière. Une mesure mal interprétée par les dirigeants de clubs amateurs, comme l’explique Alexandre BELIBI: “On a dit qu’un club qui prend frauduleusement un joueur amateur doit verser 500.000 FCFA. C’est -à -dire que les clubs de l’élite peuvent négocier avec les dirigeants des clubs amateurs. Mais, ces derniers sont catégoriques, ils parlent de 500.000 FCFA ou rien. S’ils restent campés sur cette position, on sera obligé de leur laisser leurs joueurs qui vont demeurer des amateurs, et nous, allons cibler des joueurs des clubs d’élites qui sont indésirables pour leurs anciens clubs”.
Et pourtant, comme pour tout transfert de joueurs d’une équipe à une autre, la nouvelle loi stipule tout simplement qu’il faut dorénavant négocier avec le club de provenance du joueur, au cas où il n’est pas libre. S’il arrive libre de tout engagement, le club amateur (formateur), devrait bénéficier de la prime de solidarité en cas d’un transfert, comme le prévoient les textes de la FIFA.
Avant que la nouvelle donne ne soit bien comprise par tous les acteurs du football, les interprétations seront multiples, chaque acteur voulant tirer le meilleur profit de la situation. Tous comptes faits, rien ne sera plus comme avant, les clubs formateurs de jeunes footballeurs seront dorénavant respectés par les dirigeants des clubs d’élite qui leur imposaient la loi du plus fort de la jungle.
David EYENGUE