Douala et les Inondations. Après les eaux, les ordures. Il ne fait pas bon vivre à Douala ces derniers jours. Après l’écroulement d’un immeuble qui a fait plus de quarante morts, les habitants de Douala se voient envahir par des immondices d’ordures ménagères.
La chaussée des routes de l’arrondissement de Douala 5ème n’appartient plus aux seuls automobilistes. Ces derniers les partagent dorénavant avec les ordures ménagères, que les populations jettent à tort et à travers.
Certains bacs à ordures sont eux même noyés dans ces immondices, confondus aux ordures oubliées par les employés de l’entreprise en charge de la collecte HYSACAM, Hygiène et Salubrité du Cameroun. Certains habitants de l’arrondissement de Douala 5ème ont même déjà demandé que cette définition change, car ne respectant plus son appellation. D’autres jeunes gens s’amusent à faire le HIT PARADE des ORDURES, et chacun y va de sa photo, pour montrer que le tas d’ordures qui meuble son voisinage est le plus célèbre.
Pendant Notre tour d’horizon au quartier Bonamoussadi, non loin de l’hôtel de ville de l’arrondissement de Douala 5ème ce lundi 31 juillet 2023, le plus touché par ces tas d’ordures, c’est Jaspier Vopen, propriétaire d’un terrain nu dans une barrière, à la vallée du commissariat dit du 12ème, incapable de lancer son chantier de construction, parce que les ordures ont barré la voie d’accès à son terrain: “Ils ont bloqué mon entrée. Voilà mon terrain, et je suis prêt à lancer mon chantier. J’ai obtenu le financement, et quand je suis arrivé chez moi, j’ai trouvé que les ordures avaient barré mon entrée. Je ne sais pas si c’est à la mairie de Douala 5ème que je dois m’adresser pour ces actes d’incivisme, ou bien au super maire qu’il faut s’adresser. Les employés de l’entreprise en charge de la collecte des ordures ne nous disent rien. Quand ils arrivent, ils portent seulement le bac à ordures,, et abandonnent le reste. Je ne sais plus à quel saint me vouer”.

Les ordures dictent leur loi dans l’arrondissement de Douala 5ème
Non loin, seulement deux cents mètres après, au lieu-dit KM Bonamoussadi, c’est Stéphane Etouka qui n’en peut plus, de vivre avec mouches, moustiques, souris et cafards: “nous n’avons pas la tranquillité. Nous sommes exposés aux maladies, et nous prions chaque jour de voir arriver des secours. Quand il s’agit des inondations d’eaux, on dit que les personnes victimes ont construit sur les drains. Nous voici dans un quartier bien tracé, tout près de la chaussée, mais, nous sommes inondés par les ordures. Nous nous posons toujours la question de savoir qui en est le responsable? Puisque les agents de la Mairie vous disent que ce n’est pas leur travail, et ceux de Hysacam vous disent, quand ils passent, qu’ils ne peuvent faire qu’un travail à la hauteur de leurs salaires, sans plus. Nous croyons donc qu’il doit y avoir un problème dans le contrat, mais nous ignorons qui est le vrai responsable”.
En attendant d’être débarrassés de ces tas d’ordures, les populations du quartier Bonamoussadi vivent une autre espèce d’ inondations.
David EYENGUE NZIMA