Le professionnalisme hypothéqué. Après une première phase du championnat où toutes les équipes de Ligue 1 ont été logées et nourries par la Fécafoot, les présidents de clubs ont réclamé de l’argent frais.

Tous les clubs de Ligue 1 ont été logés lors de la première partie du championnat pour toute la phase aller. Des hôtels trois étoiles offraient alors leurs services pour des chambres et des repas pour l’équivalent de 17500 fcfa (dix-sept mille cinq cents francs CFA) par jour et par joueur. Les joueurs étaient alors logés deux par chambre et avaient droit à trois repas, un petit déjeuner, un déjeuner et un dîner. Des conditions qui ont offert au public revenu dans les stades, une qualité acceptable du spectacle, et une volonté des acteurs sur le terrain qui donnaient tout.

Les Présidents de clubs, par le responsable de leur association ont souhaité eux-mêmes, avoir possession de la somme due à l’hébergement et à la nutrition. Après plusieurs entrevues, la fédération a cédé aux caprices de ces derniers et vient d’octroyer la somme de six millions de francs à chaque club pour s’occuper de l’hébergement et de la nutrition.

Les voix s’élèvent déjà pour demander à la Fécafoot de revenir sur cette décision. Ce samedi 14 mai 2022, une lettre anonyme d’un parent de joueur est devenue virale sur la toile où ledit parent s’adresse à Samuel Eto’o en ces mots : « Je suis parent d’un footballeur de l’élite one. Je viens de suivre avec émoi la grosse enveloppe de 6 millions de nos francs chéris que tu as offerte aux Présidents de clubs, afin d’assumer par eux même les hébergements et nutrition. Mon fils et moi avons eu mal aux cœurs, oui très mal. Qu’est-ce qui n’a pas marcher à la phase aller? Qu’est-ce qui n’a pas tourné. Mon fils et ses multiples camarades de foot, avaient déjà pris du plaisir et goût à ce jeu de ballon. Ils étaient devenus des pros. Ils étaient admirés au quartier . Ils avaient de l’oxygène dans les muscles. Brefs, ils étaient tous contents ».

Comme ce parent de joueur de Ligue 1, de nombreux observateurs et amoureux du sport roi au Cameroun pensent déjà à ce traitement d’esclave que vont subir à nouveau les joueurs. Ce parent tente d’expliquer à Samuel Eto’o dans sa lettre, ce qui risque d’arriver dans les prochains jours : « Ces joueurs, dormirons désormais dans des couloirs des maisons ou connaissances de ces Présidents. On trouvera une « MBOMBO » pour les faire cuire le Eru et manioc à quelques heures du match ». 

Certains dirigeants de clubs ont déjà leurs plans sur le confort à offrir à leurs joueurs, avec leurs six millions en mains. Si certains repartent vers les hôtels selon nos sources, ils ont déjà proposé de réduire les repas au seul déjeuner de la mi-journée, sans petit déjeuner et sans dîner. « c’est d’ailleurs les raisons pour lesquelles, malgré le fait qu’ils aient déjà l’argent en main, ils demandent un autre report du début du championnat retour, pour bien peaufiner leurs plans machiavéliques », nous a avoué une source.

Certains présidents de clubs ne se cachent même plus pour déclarer, sans honte et avec sourire dans les médias : « on nous demande de payer les salaires, de leur donner cet environnement princier, alors que nous avons des problèmes pour payer les primes d’entraînement ou même de l’eau ».

Des voix s’élèvent déjà pour poser quelques questions : Samuel Eto’o est-il venu à la Fécafoot pour devenir le président de tous les clubs ? Les clubs dits professionnels n’ont-ils pas un cahier de charges à remplir ? Que font alors les présidents de clubs ? Quels sont leurs investissements ? Si les salaires sont difficiles à payer, les primes entraînements et même de l’eau à boire d’un club, doivent venir de la fédération, en quoi un club professionnel est-il différent d’un club inter-quartier ?

Certains présidents de clubs auraient trouvé dans « la gâchette facile à sous » du nouveau président de la fédération camerounaise de football, leurs raisons d’exister et de faire vivre leurs business. Jusqu’où ?

David Eyenguè