Mélanie Zeutsop. La lauréate du Guinnessico de cette quatrième journée a du mal à convaincre ses parents d’accepter de la voir nourrir son rêve de footballeuse professionnelle.

On pourrait croire que la jeune joueuse de 17 ans est plutôt bien logée dans ses ambitions de devenir une footballeuse professionnelle, après une prestation qui a fait d’elle la « Femme du Match » entre Authentic Ladies de Douala et Lekie Football Filles. La solide attaquante et buteuse de la rencontre a gagné le titre au bout d’un match rude et ce titre lui vaut la récompense annoncée : un chèque et une enveloppe de 50.000 FCFA offerts par le sponsor de la compétition Guinness Cameroun. Mais, celle qui est arrivée au football par pur hasard n’est pas au bout de ses combats avec les parents : « J’ai commencé à jouer en 2015, et cela fait sept ans que je suis dans le football. Je me pavanais dans les couloirs du campus de l’université de Douala, et j’ai vu les filles en train de jouer, et j’ai demandé comment on fait pour appartenir au groupe, et on m’a demandé de venir. C’est très difficile d’avoir l’autorisation des parents de jouer au football. Jusqu’à présent, c’est un combat que je suis toujours en train de mener. Et pourtant, concilier études et sports, ce n’est pas du tout évident ».

Celle qui est née à Yaoundé le 30 décembre 2005 a déjà fait un pas vers le chemin que lui dessinent ses parents : « Je suis étudiante à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS). Je suis entré à l’INJS en 2021, mais mes parents sont tous les jours à me rappeler que le football c’est bien, mais il faut quelque chose pour assurer la relève. Quand je ne serai pas titulaire de mon diplôme, mes parents ne vont pas me lâcher ». Mélanie Zeutsop se plie à ces exigences parentales, et fait son petit bonhomme de chemin dans le football. Celle qui suit une formation de Professeur Adjoint d’Education Physique et Sportive (PAEPS) espère convaincre les siens de l’accompagner dans sa passion, elle qui doit se battre plus que les autres sur un stade. D’abord pour le bien de l’équipe, mais aussi pour que les distinctions comme celles de meilleure joueuse plaident pour elle à la maison : « Même ce titre de meilleure joueuse du match et même une enveloppe et de l’argent ne vont pas convaincre mes parents qui veulent que j’avance à l’école pour avoir mes diplômes. Ils ne négocient pas avec ça. Le plus important pour eux, ce sont mes diplômes ». Mélanie Zeutsop a tout de même de l’énergie et encore beaucoup de temps devant elle, pour tous les combats qui sont les siens, aussi bien dans les stades de la première division, à la maison et à ses études à l’INJS. De beaux jours en perspective, mais, l’adolescente sait déjà de quoi est fait le quotidien d’un sportif qui aspire à une grande carrière professionnelle.

David Eyenguè