Leadership. Malgré le très petit nombre de la gent féminine constaté dans le domaine, celles qui y sont déjà veulent multiplier des actions pour une reconnaissance et une évolution nette du pourcentage.

Il y a quelques semaines seulement lors du forum des ports africains au Cameroun les 20 et 21 octobre 2021, Caroline Mawandji, la vice-présidente de WIMA AFRICA (Women In Maritime for Africa) affirmait que moins de 2% de femmes exercent dans les milieux maritimes et portuaires dans le monde, et que le pourcentage était encore plus alarmant en ce qui concerne l’Afrique. A l’occasion, elle avait promis qu’elle et ses consœurs, ces dames qui forment ce pourcentage inacceptable devraient se mettre au travail pour améliorer ce résultat-constat. Une sorte de job-description pour tous et chacun, afin d’accroître le nombre de femmes et de surmonter cette échelle de pourcentage. Sophie Ngoué, qui avait déjà donné un exposé captivant sur les opportunités des femmes dans le domaine avec l’arrivée de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (Zlecaf), n’a pas voulu rater l’occasion de donner des chances à ce combat noble des femmes africaines. La présidente de l’Association des Femmes du Port Autonome de Kribi (AFPAK) a regroupé ses paires du continent autour d’un déjeuner thématique sur le thème « leadership féminin dans le domaine portuaire ».

S’affirmer comme femme et tenir la dragée haute

Kribi, le 3 décembre 2021. Les Femmes du domaine portuaire de la sous-région de l’Afrique Centrale et de l’Ouest autour de la Présidente de WIMA AFRICA

Malgré les agendas très chargés des responsables des Ports de la sous-région d’Afrique Centrale et de l’Ouest lors de la 41ème édition du conseil de l’AGPAOC, les dames se sont réunies pour échanger sur les stratégies qui vont leur permettre de ne pas trainer le pas comme cela a été depuis des décennies. Dans le cadre à plusieurs étoiles du restaurant des Gites de Kribi, pas moins que Adanlete Lawson Akuele Yevona, directeur commercial au Port Autonome de Lomé et Présidente Continentale de Wima Africa, Florentine Koidio, chef de département relation client et qualité au Port Autonome d’Abidjan et Présidente du Réseau des Femmes de l’AGPAOC, Chantal Akata, chef de division à la direction de la Capitainerie au Port Autonome de Lomé et Coordonnatrice Nationale de Wima Togo ont échangé aux côtés de nombreuses femmes qui forment l’AFPAK. Le partage des expériences était en grande place dans les échanges : « dès votre arrivée à un poste ou à un autre, ne vous découragez pas. Dès le premier jour, mettez tout ce que vous avez comme connaissances pour convaincre. Que ce soit au poste de chef de section, chef de service, ou chef de département, vous devez persévérer et c’est seulement par cette persévérance que vous allez progresser dans l’entreprise », a conseillé Adanlete Lawson Akuele Yevona, la Présidente Continentale. On peut s’affirmer comme femme, dans ce milieu très masculin, a renchérie Chantal Akata, chef de division à la direction de la Capitainerie au Port Autonome de Lomé : « lorsque je suis arrivée au Port de Lomé en 1993 à la capitainerie, il y avait 587 hommes et j’étais la seule femme. Le Capitaine m’a dit que c’était possible. Aujourd’hui, la capitainerie n’a plus de secret pour moi. Nous devons faire du port un outil de développement portuaire. Chez nous au Togo, nous faisons du social et aussi dans le renforcement des capacités. Ces activités nous ont permis de signer des accords de partenariat avec la Côte-d’Ivoire, le Sénégal et le Bénin ». Des expériences qui parlent et inspirent les autres femmes issues des 24 pays membres actifs de l’AGPAOC qui ont fait le déplacement du Cameroun.

David Eyenguè