Les femmes des secteurs maritimes et portuaires se jettent dans la bataille. Elles sont montées au créneau pour le décrier, à la faveur du forum des ports africains qui a eu lieu à Douala.
Avant même d’avoir ouvert la première diapo de son exposé de 20 minutes, Sophie Ngoué a déclaré : « il est important de porter la voix des femmes dans ce forum qui se veut extrêmement masculin depuis deux jours ». Ce que certains qualifierait du « Droit au But ». Dans le développement de son thème : « « Femmes Africaines Portuaires et Zlecaf, opportunités et challenges », la présidente de Women In Maritime (WIMA) CAMEROON, et par ailleurs cheffe de la division des affaires juridiques au Port Autonome de Kribi réveille les esprits. Au-delà de la voix des femmes, la présidente de l’association des Femmes du Port Autonome de Kribi (AFPAK) a présenté la statistique qui n’a laissé personne indifférent : « 2% seulement des femmes exercent dans les métiers maritimes et portuaires ». Un pourcentage qui est à l’opposé de toutes les campagnes menées ici et là à travers le monde pour l’égalité des sexes.
« l’expert n’a pas sexe ».
La création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) devrait donner, selon Sophie Ngoue, les mêmes opportunités aux femmes du domaine portuaire qu’elle va en donner aux hommes : « Dans un contexte où on parle de liberté de circulations de marchandises, de personnes et de services, on se dit que les femmes pouvaient aller d’un pays à l’autre, pour pouvoir se positionner, pour travailler comme le font les hommes ». La présidente de WIMACAMEROON va elle-même interpeller ses paires sur les contraintes de concurrence qui devraient être mises en considération par celles qui doivent ou veulent intégrer le milieu, car conclura -t-elle : « dans le secteur maritime, on a besoin d’experts, on n’a pas besoin de femmes ». Un appel à toutes les jeunes filles étudiantes, sur les choix des filières universitaires à choisir, et les efforts à fournir pour répondre efficacement à la concurrence et changer ce pourcentage qui n’honore pas les femmes. Vulgariser les métiers maritimes et portuaires, former, renforcer les capacités des femmes du domaine, développer les compétences managériales de leadership et d’entreprenariat. Voilà les missions des associations comme celles que dirige Sophie Ngoué, pour rattraper le gap, car comme le disait un participant : « l’expert n’a pas sexe ». Pour ces objectifs de vulgarisation des métiers maritimes auprès de la gente féminine, les associations des femmes du secteurs ont besoin d’accompagnements financiers, et l’ont rappelé à l’assistance : « Nous disons merci à notre Directeur Général (Patrice Melom, ndlr) pour ce qu’il fait déjà pour nous », a conclu Sophie Ngoué, des remerciements qui seront complétés par Caroline Mawandji, la Congolaise de RDC et vice-présidente WIMA AFRICA : « on sait bien que qui dit merci en redemande ».