Dialogue Publi-Privé. A l’initiative du Président national du Syndicat Patronal des Boulangers et Pâtissiers du Cameroun l’institution en charge des Normes et de la Qualité, a donné un séminaire ce 12 octobre 2021 à Douala.

Il y avait plus d’une centaine de patrons de Boulangeries ou leurs représentants, pour cette rencontre inédite qui lance définitivement le départ d’un dialogue franc entre les opérateurs de ce secteur, et l’Etat, par l’Agence des Normes et de la Qualité. Pas moins que deux directeurs et trois experts du secteur, pour un séminaire de sensibilisation sur les procédures de l’ANOR. Un peu plus de cinq heures de travaux ininterrompus, pour que les opérateurs économiques de ce secteur comprennent que les procédures de l’ANOR pour l’évaluation de la conformité et celle liées à la certification de leurs produits ne sont pas des montagnes qu’ils ne peuvent pas franchir.

Dans un système d’échanges francs, Boulangers et directeurs de l’ANOR ont parlé les yeux dans les yeux, pour que les uns n’aient plus de « maux de tête » (comme l’a signifié une patronne de Boulangeries) au passage d’un contrôle, et que les autres sachent que le comportement de leurs agents sur le terrain est beaucoup plus répressif que pédagogique. On apprendra d’un côté que sur les plus de 10000 boulangeries que compte le Cameroun, seulement huit ont un certificat de conformité et une certification de leurs produits. De l’autre, les Boulangers diront aux responsables de l’institution venus de Yaoundé, que leurs agents ont souvent prélevé une quantité énorme de pains pour disaient-ils, le contrôle de conformité. Les Boulangers apprendront qu’il y a des produits de Norme d’application volontaire dont le marché est le vrai gendarme, et que plusieurs produits qui viennent de leurs entreprises ont un risque de santé, et la norme est d’application obligatoire et son  gendarme est l’ANOR.

Le client ne s’appuie que sur la taille et le poids du pain.

Même si le pain, principal produit des Boulangers fait partie des produits dont la norme est d’application obligatoire, c’est souvent le client qui a joué les arbitres, en s’appuyant uniquement sur le poids et la taille. Les Boulangers du Cameroun, réunis au sein du Syndicat Patronal des Boulangers et Pâtissiers auront appris à leurs dépens ce 12 octobre 2021, qu’ils peuvent être aussi frappés par la descente d’un contrôle de l’ANOR, à cause de la microbiologie observée autour de la fabrication de ce pain. Le pain doit être de taille normale ainsi que respectant le poids arrêté par l’Etat, mais il doit être fait dans les conditions d’hygiène irréprochables et bien élaborées, réglementaires.

Les Boulangers ne passeront plus aussi par les intermédiaires pour les certifications de leurs produits et ne se feront plus arnaquer par de faux agents ou de vrais qui arrivaient et extrapolaient sur les quantités de produits à prélever pour les contrôles et les sommes faramineuses annoncées et les délais relativement longs pour la certification d’un de leurs produits. Un séminaire qui s’est déroulé en présence d’un responsable du Ministère du Commerce pour sa  délégation régionale du Littoral, dont les agents ont joué le rôle de contrôleurs des normes et de la qualité avant le décret qui a mis en place l’ANOR en 2009. Les trois parties ont discuté sur les différentes descentes pour contrôles et facilitations de ceux-ci par les Boulangers. Ce sont les locaux de la Boulangerie SAKER à Akwa, qui ont abrité ces travaux que tous les acteurs ont qualifié d’historiques.

David Eyenguè