Dialogue Public-Privé. A l’issue du Séminaire de formation sur les procédures de certifications que les dirigeants de l’ANOR ont donné aux Boulangers à Douala, les deux parties ont fini par se comprendre.

Entre les membres de l’ANOR ( Agence des Normes et de la Qualité) et le Syndicat des Patrons de Boulangeries et Pâtisseries du Cameroun, il y a eu une longue période de malentendus. Si les uns (Boulangers) considéraient les autres (ANOR) comme des gendarmes répressifs et qui arrivaient pour frapper, il est clair que certains responsables venant de l’institution étatique considéraient aussi que tous les Boulangers étaient des fuyards et autres jongleurs. Dans ce meli-melo, on a assisté à des actes de pertes d’énergies, d’argent (et même de grosses sommes), sans toujours avoir trouvé la solution.

Le Président du Syndicat des Patrons des Boulangeries et Pâtisseries du Cameroun, Jean Claude Yepmo Kamwa est allé rencontrer les dirigeants de l’ANOR pour que ces derniers expliquent à ses pairs, leurs procédures. Le bureau régional du Syndicat du Littoral, dirigé par Joseph Feuno a accepté d’abriter ce premier échange historique, en présence d’une troisième entité non moins importante, le Ministère du Commerce, représenté par l’adjoint au délégué Régional du Littoral, Hilaire Foumane. C’était dans une des salles de banquets de la Boulangerie SAKER à Akwa ce 12 octobre 2021. Un séminaire à l’issue duquel les deux parties principales (ANOR ET BOULANGERS) se sont entendues.

A la fin de ces cinq heures d’école, les réactions sont toutes allées dans le sens de la compréhension. Des réactions qui donnent des signes d’espoir pour une recrudescence des Boulangeries qui vont s’aligner à l’ANOR pour leurs Certifications prochaines.

 « Avant, On croyait que l’ANOR était un Lion qui venait nous dévorer »

Jean Claude Yepmo Kamwa, Président du Syndicat Patronal des Boulangers et Pâtissiers du Cameroun

Jean Claude Yepmo Kamwa, Président du Syndicat Patronal des Boulangers et Pâtissiers du Cameroun

Nous sommes contents qu’ils viennent parce que vu de dehors, nous prenions l’ANOR comme un lion qui voulait dévorer les boulangers. Mais à la sortie de ce séminaire, nous savons qu’il y a une collaboration pour un accompagnement qui nous permettra de proposer des produits de qualités sur le marché camerounais. Vous savez que aucunes normes dans le monde n’est statique. Toutes les normes évoluent, le contexte camerounais aujourd’hui voudrait que notre norme évolue parce que non seulement il faut revoir la taille, le poids et le prix des produits mais il faut qu’on intègre dans la norme la farine locale pour la consommation camerounaise.

« Une grande envie du secteur des boulangers pâtissiers de s’arrimer »

Luc Claude MAMBA, Chef de la division de la Communication à l’Agence des Normes et de la Qualité

 Luc Claude  MAMBA, Chef de la division  de la Communication à l’Agence des Normes et  de la Qualité

Edifier sur ce que c’est que la normalisation, la démarche, l’évaluation de la conformité et surtout le contrôle des produits pour permettre d’accompagner le secteur pour que dans un avenir assez proche, ce secteur puisse se targuer d’avoir un grand nombre de ses membres qui vont posséder des certificats de conformité comme cela devrait être. Nous notons une grande envie du secteur des boulangers et pâtissiers de s’arrimer à un processus de démarche testé. Alors on a évoqué le chiffre de huit boulangeries pour le moment, mais je pense qu’avec la volonté qu’affiche le bureau de direction du syndicat ainsi que les participants aujourd’hui, que ce chiffre devrait monter très vite, surtout que nous au niveau de l’ANOR nous sommes plus que disposés à accompagner le secteur vers l’obtention des certificats de conformité.

 

« On peut contrôler même à des heures indues »

Foumane Hilaire, Chef de contrôle et de la répression des fraudes à la délégation régionale du commerce du Littoral

L’activité que je mène au quotidien n’est pas aimée par celui qui ne respecte pas la réglementation. L’arrivée de l’ANOR n’a pas forcément allégé notre tâche. La preuve c’est que dans tous les médias aujourd’hui, on parle des produits contrefaits, de ceux qui ne respectent ni la norme, ni la qualité. Mais ils viennent en ajout, dans la mission qui nous a été donnée par l’administration publique. L’ANOR nous emmène à poser des actes beaucoup plus pertinents lorsque nous faisons nos contrôles. A chaque moment qu’il y a acte de commerce, même si ces actes-là se passent à des heures indues, ils sont susceptibles de contrôles. Le contrôle légal prend sur lui de se faire accompagner d’un certain nombre de mesures légales. Effectivement, nous ne sommes pas sensés être dehors à des heures pareilles. Mais, pour que notre action soit efficace, vous savez c’est à 3h ou 4h qu’on produit le pain. Lorsqu’on se lève à 8h, le pain a déjà été totalement produit. Or, c’est lors de la production qu’on peut se rendre compte que toutes les composantes n’ont pas été respectées. Voilà pourquoi nous travaillons à ces heures-là. Il y a des ordonnances du juge, et les agents de force et maintien de l’ordre pour protéger le personnel.

 

« J’apprécie les actions du Syndicat »

Doungla Elysé, promoteur de la boulangerie Champs Elysées

Par manque d’informations, j’ignorais l’existence de notre syndicat, et pourtant j’ai toujours souhaité qu’il existe, et que j’en sois un membre. Aujourd’hui, non seulement j’ai appris l’existence, mais j’ai aussi vu et apprécié les actes qu’il pose pour que notre secteur connaisse meilleur essor. Ce séminaire nous a permis de savoir que nos représentants transmettent nos problèmes aux administrations qui essayent de réguler notre secteur. A l’issue de ce séminaire nous avons compris que l’ANOR n’était pas là pour nous mettre en difficulté, mais d’améliorer certaines de nos pratiques en entreprises pour donner une qualité des produits très acceptables et comestibles aux populations.

David Eyenguè