Cabral Libiih, président du PCRN et député à l’assemblée nationale explique le bonheur et la joie des populations des villes traversées et qui ont dorénavant accès au train Express de Camrail.
Ils sont nombreux les voyageurs très contents de ce train inaugural, mais qui revendiquent une baisse du prix des tickets. Comment expliquer ce paradoxe ?
Connaissant le pouvoir d’achat des personnes principalement desservies par ce train, le prix est toujours au-dessus de la bourse de beaucoup d’entre eux. Et il ne faut pas oublier que le train voyageur fait partie du segment social de la concession. En fait ça ne relève même pas de la compétence véritablement de Camrail. C’est l’Etat qui doit doter les populations d’un train et s’assurer que ce train est régulier. Ce train a une vocation sociale, il ne faut pas l’oublier. Mais en même temps il faut trouver un juste équilibre entre satisfaction des exigences sociales et la rentabilisation qui permet au moins la maintenance. Donc, il faut continuer à réfléchir sur ce sujet et à presser le gouvernement pour qu’on trouve le juste équilibre. Ce n’est pas un outil de luxe. C’est vraiment un outil social qui aide les populations. Je sais de quoi je parle, quand vous venez de Messondo, vous comprenez le soulagement des populations.
Les populations demandent plus de deux minutes c’est compréhensible ?
Absolument ! Je viens encore d’en parler au ministre des transports et au Directeur Général de Camrail en leur disant : moi je connais le train. J’ai passé toute ma jeunesse à emprunter le train. Donc je sais ce que c’est que deux minutes. A peine il est arrivé, à peine il klaxonne déjà pour partir. Et comme ce sont des zones enclavées, c’est en deux minutes qu’il faut mettre les sacs, les bagages et tout le reste, non ! ça ne suffit pas. J’ai déjà commencé à en parler aux personnes concernées. On va continuer à en parler pour qu’on arrive au moins à 5 minutes.
Cinq ans d’absence, cela ressemble à une éternité ?
Vraiment ! C’était long, très long. Je vous dis, beaucoup de populations sont soulagées. Maintenant il faut se battre pour que le train soit régulier. Parce que ne l’oublions pas, notre rail est hors d’âge. Le rail métrique n’existe aujourd’hui dans les pays développés que pour les lignes secondaires. Et on va avoir de plus en plus de problèmes pour avoir des outils de rechange sur le train. Parce qu’il n’y a plus d’usine de pointe dans le monde aujourd’hui qui fabrique des équipements pour ce type de train. Il ne faut pas que le soulagement soit de courte durée. Il faut donc que l’Etat mette très rapidement une politique de développement de l’activité ferroviaire au Cameroun, avec un rail moderne et des équipements ferroviaires modernes. Je ne manque jamais l’occasion de rappeler que l’Algérie fabrique les trains.
Propos recueillis par David Eyenguè