Ecole de Football Brasseries du Cameroun. Une mise au point a été faite par les dirigeants de la prestigieuse école de formation lors d’une conférence de presse ce 9 juin 2021 à Douala.

 

Invitée pour le relancement de la Coupe Top 2021, la presse sportive de la ville de Douala avait l’occasion de scruter au plus profond le fonctionnement de cette compétition qui permet de détecter les talents de jeunes footballeurs depuis 33 ans. Alors que le journaliste maître des cérémonies a bien quadrillé le spectre de fonctionnement, certains ont trouvé une sortie du stade par des tacles anti-jeu : « Pouvez-vous nous donner le pourcentage d’intellectuels parmi les anciennes gloires qui sont passées par l’EFBC ? » Une question qui n’a pas laissés indifférents les responsables de l’entreprise SABC et le Manager de l’EFBC. Jean Flaubert Nono a tout d’abord expliqué la nouvelle politique mise sur pied depuis son arrivée : « depuis l’année 2008, nous avons instauré un système de sports-études. Nos enfants sont scolarisés, et passent plus de temps à l’école ordinaire qu’à l’entrainement. Dans la journée d’un pensionnaire de l’école de foot, il y a deux heures d’entrainements. Le reste du temps, il le passe à l’école et aux études le soir avant d’aller au lit ». Le Manager Général sera même plus explicite sur l’investissement des parents pour leur scolarisation : « Il y a un petit apport des parents, pour qu’ils sentent qu’ils participent aussi à l’éducation de leurs progénitures. Mais l’EFBC s’investit sur les études des pensionnaires à 99,9% sur la scolarisation de ces jeunes », a conclu le MG

Jehu Kamdeu, le Directeur Marketing de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC), en bon capitaine de son équipe, n’a pas laissé passer inaperçu, ce tacle : « nous ne formons pas des ingénieurs, mais des footballeurs. Le culte du diplôme devrait être aux oubliettes en 2021. Que sais-tu faire ? Voilà la question à laquelle devrait pouvoir répondre chaque jeune, et notre structure s’attèle depuis 33 ans pour offrir à la jeunesse un métier mondialement reconnu, celui de footballeur ». Les exemples de personnalités mondiales du football, l’EFBC en compte à la pelle, depuis Rigobert Song jusqu’à Ngom Komè, en passant par Gérémi Njitap et Pierre Womè Nlend, qui sont les parrains choisis de cette édition de la Coupe Top 2021. Dans leur politique mise en place avec la formule sports-études, les responsables de l’EFBC qui insistent sur le côté études, n’excluent pas la possibilité d’avoir des ingénieurs après. Mais le premier objectif, comme l’a signalé Jéhu Kamdeu, « c’est de former les footballeurs, et pas des ingénieurs ».

Ignatius Ganago, l’attaquant de l’équipe nationale du Cameroun, parti du Cameroun il y a moins de trois ans, venait de signer un contrat au Racing Club de Lens en France, pour un montant vertigineux de six millions d’euros, soit environ quatre milliards de francs CFA. Un contrat utopique pour un ingénieur sorti de nos universités camerounaises après deux ans d’exercice. Pour les examens de fin d’année scolaire, Jean Flaubert Nono a tenu à préciser : « Nous réduisons les heures d’entrainements de ceux qui sont en classe d’examens, pour leur permettre d’avoir plus de chances de réussir leurs examens ». Dans cette cuvée des U18 à la porte de sortie de l’école, ils sont quatre pensionnaires qui suivent leurs études à l’université de Douala : le capitaine de la cuvée défenseur central Simon Delmas Bassomben Mabon, l’autre défenseur central Parfait Amour Endong Bilias, le latéral droit Aboubakar Dalbai Mohamadou et le milieu de couloir Jean Pierre Nkamga Kuemkong. Le pourcentage d’offre aux familles camerounaises de footballeurs professionnels gagnant dignement leurs vies est bien plus élevé que la fabrique des ingénieurs milliardaires, sortis de nos universités.

David Eyenguè