Thierry Kepeden, Directeur Général d’AXA Cameroun et directeur AXA pour l’Afrique sub-saharienne, nouveau président de l’Asac
le mandat du nouveau bureau s’inscrit dans ce cadre-là, c’est l’augmentation du chiffre d’affaires de l’assurance au Cameroun. Pour cela, il y a trois leviers sur lesquels nous pouvons travailler :
Le premier, c’est optimiser les assurances obligatoires qui existent, nous savons que l’assurance automobile responsabilité civile est obligatoire, mais nous savons également qu’environ 50% des voitures qui circulent ne sont pas assurées. Nous avons un travail important à faire avec les forces de l’ordre, et un travail d’assainissement à faire pour lutter contre les fraudes des attestations d’assurances.
Deuxième levier important, et peut-être peu de Camerounais le savent, qu’il y a une loi de 1975 et son décret d’application de 1977 qui obligent, à partir de 100 millions de construction d’un ouvrage, à prendre une assurance tous risques chantier entre les risques d’effondrement de cet ouvrage et qui astreint les architectes, bureaux d’études et entreprises de contrôles techniques, à prendre, à la réception de cet ouvrage une assurance responsabilité décennale. Là également, nous avons attiré l’attention du gouvernement, sur le fait que les chantiers de ce genre fleurissent à travers le pays, on ne voit pas de retombées en termes d’assurances obligatoires. Nous avons proposé que ce soit inséré dans la liasse des documents et que ce soit, comme d’autres documents, nécessaires pour avoir un permis de bâtir.
La loi des finances 2018 prévoit l’obligation d’assurances pour les conteneurs qui sortent des ports. Aujourd’hui, quand vous sortez un conteneur du port pour aller déposer des marchandises chez vous, vous déposez une caution. La loi dit que ce sera désormais une assurance à la place d’une caution. Et donc, nous attendons le décret d’application de cette loi. Parce qu’il y a beaucoup de retombées fiscales pour l’Etat en termes de TVA et d’augmentation du chiffre d’affaires des compagnies d’assurances, et d’impôts sur les sociétés, etc…
Nous avons exploré tout cela avec Monsieur Le Ministre, et nous avons bon espoir qu’avec la mise en place de tout cela sans compter la possibilité de mettre en place de nouvelles assurances obligatoires. Assurance multi à risque habitation, assurance incendie obligatoire pour tous les bâtiments accueillant du public, des stades, des marchés, des salles de spectacles, ce sont des sources possibles d’accroissement du chiffre d’affaires du marché d’assurances au Cameroun. Si elles sont mises en œuvre, on pourra approcher le chiffre d’affaires du marché ivoirien dont je vous ai parlé tout à l’heure.
Les assureurs de leur côté ont du travail à faire, un travail de communication, de vulgarisation de leur travail, de crédibilisation de leurs actions. Les assureurs doivent balayer devant leurs portes. Tous ces engagements-là, nous les avons pris et la mission du nouveau bureau qui m’accompagne, ce sera d’implémenter toutes ces actions-là.
Propos recueillis par David Eyenguè