Transbordements. Les cyclistes de la caravane se voient imposer une balade en voiture après chaque étape, certaines plus longues que l’étape elle-même.

 

Le tracé du 17eme tour cycliste international du Cameroun est plus étonnant que le manque de performances de nos cyclistes dans la caravane. Le choix des villes- étapes, contenu dans le livre du tour, et appliqué à la lettre par les organisateurs, impose du tourisme en voiture. Après la première étape Yaoundé-Ayos, longue de 118,8 km, les cyclistes sont entrés en voiture pour un transbordement de 133 km pour aller passer la nuit à Yaoundé. Le lendemain, avant la course, il faut encore transporter les membres de la caravane pour le départ à Ntui. Après Ntui- Ombessa la deuxième étape de 112 km, le transbordement imposé est de 120 km. En dehors de Douala  et Kribi qui sont des villes-étapes (départ et arrivée), les autres villes choisies n’ont pas le plaisir de goûter à la caravane. Aussitôt arrivée, elle est déjà repartie en voiture. Un choix qui s’est fait sans l’aval des autorités locales, qui ne contrôlent rien à chaque arrivée et ne peuvent rien proposer comme produits qui valorisent leurs localités.

A l’arrivée à Ombessa lors de la deuxième étape, on a assisté à un coup de gueule du préfet du Mbam et Inoubou, qui ne s’est pas caché pour tirer les oreilles à Honoré Yossi, le président de la fédération. Absolom Woloa Monono n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer : « je remercie la fédération, pour avoir choisi notre département pour l’arrivée de cette étape. Vous avez constaté l’enthousiasme de nos populations. Je vais profiter pour féliciter les autorités, les forces du maintien de l’ordre qui ont sécurisé les populations. Mais aux dirigeants de la fédération, je leur demande de travailler avec les autorités locales. Paracerque le cyclisme, le tour du Cameroun, est une opportunité de vendre l’image du Cameroun. Ce n’est pas toujours normal de voir que, là où on devrait recevoir les membres de la caravane, on constate qu’ils sont déjà partis. Ce n’est pas normal ». Un constat amer, qu’on peut faire après toutes les étapes. C’est la ville de Limbé qui a offert une grosse réplique aux organisateurs, aucune autorité administrative n’était présente à la place des fêtes, à l’arrivée de la quatrième étape. Même les cyclistes étrangers commencent déjà à poser des questions sur ces nombreux transbordements.

David EYENGUE