Fashion Time. Plusieurs stylistes et modélistes étaient en face de la presse ce vendredi 30 avril 2021, pour un échange sur leur niveau d’implication dans la société camerounaise.

Plus de trois heures d’échanges avec les hommes de la presse au Douala Grand Mall, où Kibonen Nfi, Nakuin et Margo’s Mode se sont étalés en long et en large sur leur passion devenu leur métier. Trois jeunes dames chefs d’entreprises aujourd’hui, qui emploient ensemble près d’une centaine de Camerounais, et qui déplorent le niveau de considération accordé à la Mode et la couture camerounaise. D’un choix de métier par la famille à une robe confectionnée à Bamenda et appréciée aux Etats Unis d’Amerique, les trois entrepreneurs du secteur de la Mode ont expliqué comment elles sont arrivées dans ce domaine. Des parcours qui peuvent inspirer de nombreux jeunes et même des familles qui doutaient encore des choix potentiels de leurs enfants. Même si ces chefs d’entreprises ont donné l’impression de diriger des boites qui respectent les conditions de leurs employés, elles ont aussi présenté les difficultés qu’elles rencontrent, à cause de la mauvaise connaissance de certains décideurs et autres banques, ou même de la mauvaise appréhension que se fait la presse non spécialisée en ce domaine.

« Il n’y a pas encore d’industrie de la Mode au Cameroun, une entreprise de la Mode regroupe au moins 10 corps de métiers différents, on n’est pas conscient du capital économique que la Mode peut produire, les machines sont chères et le dédouanement suicidaire, la qualité du pagne camerounais est discutable, la presse n’accompagne pas suffisamment nos activités, etc… » Une panoplie de manquements qui retardent l’essor de ce secteur qui est pourtant très porteur pour le tourisme dans plusieurs pays du monde. Parmi les raisons qui freinent aussi l’éclosion de la Mode, il y a l’égocentrisme des acteurs eux-mêmes qui n’arrivent pas à parler d’une même voix. Il y a aussi les réseaux sociaux qui permettent à n’importe qui de s’auto-proclamer Styliste-Modéliste. Une association et un accompagnement des banques seraient les premières solutions pour une sortie de tunnel. Le Douala Grand Mall a déjà montré des premiers signes d’accompagnement en offrant cet espace pour les échanges que plusieurs participants ont trouvé très constructifs. Les Stylistes Modélistes rêvent aussi de voir bientôt s’ouvrir une boutique de la Mode alimentée par elles au grand espace commercial de la Capitale économique. Un défilé de Mode a clôturé cet événement du 30 avril 2021. En lieu et place des marques faites par de nombreux stylistes étrangers et qui ont meublé les garde-robes des Camerounais, ces derniers doivent maintenant se diriger vers leurs compatriotes installés sur la place camerounaise et qui font leur petit bonhomme de chemin dans le monde.

David Eyenguè