Le président du syndicat des patrons de boulangeries du Littoral et du Sud-Ouest nous parle des changements dans le secteur de la boulangerie.
Que peut-on retenir de cette longue séance de travail avec vos confrères boulangers ?
C’était une réunion de concertation face à l’augmentation des coûts des matières premières, principalement le pain. C’est une réunion qui fait suite à celle que nous avons eue avec le ministre du commerce et les meuniers en début du mois. Au cours de cette réunion, on nous a parlé de l’augmentation du prix de la farine. Il était donc question pour nous également, de dire à nos membres qu’il fallait trouver le moyen d’absorber cette augmentation. Puisque le ministre nous a fait savoir qu’il était hors de question d’augmenter le prix de vente du pain en boutique. Il était donc question de demander aux boulangers d’absorber cette augmentation sans changer le prix du pain au guichet. Le pain sera toujours de 125 FCFA, mais nous devons trouver une solution pour nos pertes.
Et la solution a été trouvée, l’augmentation du prix à la sortie d’usine. Cela arrange tout le monde ?
En réalité, c’est le seul levier que nous avons trouvé. A l’issue de nos travaux de ce jour, nous avons trouvé le moyen. C’est de réduire les marges que nous accordions aux livreurs. Donc à partir du 1er avril 2021, il y aura 10 FCFA de plus que nous allons augmenter sur le prix du pain, à la sortie de l’usine. C’est ça qui nous permettra d’absorber un peu l’augmentation du prix de la farine.
Certains de vos confrères disent qu’ils sont prisonniers de ces livreurs. Avez-vous aussi trouvé la solution pour eux ?
C’est vrai que les livreurs ont pris une place de plus en plus importante dans le secteur de la distribution du pain, et nous sommes en train de voir comment nous ferons pour amoindrir leur impact dans ce marché. C’est un mal nécessaire. Le coût de livraison est énorme, et chaque boulanger essaye de se débarrasser de la livraison. Malheureusement, les livreurs n’ont pas compris que notre secteur, nous devons nous partager des marges. Certains livreurs ont exagéré en demandant aux hommes du métier de faire du n’importe quoi. Nous avons tapé du poing sur la table pour dire : ça suffit ! Les livreurs doivent comprendre que le boulanger doit vivre de son métier et pour cela ils doivent accepter cette augmentation de 10 FCFA sur le prix du pain à la sortie d’usine.
Propos recueillis par David Eyenguè