Arnold Tchekoulong est l’homme providentiel de ce début de saison pour le club des rochers sacrés. Sa force, les rentrées de touches longues qui offrent les buts à ses coéquipiers.

 

Pour s’offrir une place au soleil de l’élite, ce latéral gauche a beaucoup tergiversé. Après son baccalauréat et un passage à Sable de Batié, il intègre l’université de Douala en première année de psychologie. Juste une année, avant d’arrêter pour reprendre la route des stades d’entraînements avec Racing de Bafoussam. Deux années en élite two, puis nouvel arrêt. Direction,  les amphithéâtres de l’université de Dschang pour l’obtention d’une licence. Maintenant, Arnold Tchekoulong a trouvé la bonne formule pour allier études et passion.

A 27 ans, l’étudiant en cycle de Master 1 en comptabilité à l’université de Dschang met de côté ses bouquins et autres documents estudiantins le week-end, pour porter des godasses de football dans son équipe Fovu Club de Baham, en Ligue 1 professionnelle du Cameroun.

Son engagement dans les rencontres de football, et son implication dans le jeu de son équipe ne laissent aucun observateur indifférent. Très sollicité, il est resté dans l’ouest Cameroun et a ses raisons. « Si je suis resté à l’ouest malgré les multiples sollicitations des clubs dans les villes de Douala et Yaoundé, c’est à cause de mes études. Je préfère les terminer à l’ouest où je suis plus stable. A Douala et Yaoundé où il y a de grandes universités qui ont aussi ma filière, je ne serais pas assez concentré. J’ai fait l’expérience en venant à Douala pour l’obtention de mon BTS ».

Dans ses outils, il y a quelques armes de destruction de l’adversaire, et Arnold les utilise souvent dans les matches : « la détente pour le jeu aérien, le coup de pied et les rentrées de touches longues et puissantes. Il y a aussi l’agressivité pour empêcher l’adversaire d’avoir le temps et l’espace de manipuler le ballon ». Ces « armes », le latéral les a toutes sorties lors de la rencontre de la deuxième journée de Ligue 1 au stade de la Réunification de Douala ce dimanche 14 mars 2021, et a rendu la vie difficile à la défense de l’Union Sportive de Douala. Une de ses longues touches a permis à son co-chambrier de trouver l’égalisation : « Dans mon ancien club Racing de Bafoussam, j’ai fait cinq passes de buts avec mes mains. Cet après-midi encore, c’est une passe de mes mains qui nous permet d’avoir un match nul (1-1) face à l’Union. Et je suis fier pour Nombou, le buteur, mon petit frère qui jouait son premier match en Ligue 1 ». Arnold Tchekoulong a été sans doute l’homme de ce match très animé à la fin. Ses modèles : « Pierre Wome Nlend et Gérémi Sorel Njitap pour les passes à distance aussi bien avec les mains qu’avec les pieds ». Le latéral de 27 ans n’a pas connu Tataw Etah Stephen et Victor Ndip Akem, ses autres aînés passés par ce même registre. Arnold Tchekoulong fait partie de cette lignée de lateraux Camerounais qui transforment en corner, les rentrées de touches dans les 40 derniers mètres du camp adverse que ce soit à gauche ou à droite. Les joueurs de l’Union Sportive de Douala en ont souffert lors de cette deuxième journée. Il ne reste à Fovu, qu’un attaquant bon joueur de tête pour terminer l’action. Car pour le but de Fovu, Tchekoulong a fait plus de dix rentrées de touche face à l’Union.

David Eyenguè