Cet étudiant en génie civil à l’école nationale polytechnique de Douala ne veut pas attendre 2024 et les jeux olympiques de Paris. Il a encore des chances pour ceux de Tokyo.
Comme tous les enfants du Cameroun, Christian Guidilim a joué au football dans sa tendre enfance. Mais l’originaire de Yagoua dans l’extrême nord du Cameroun n’a pas hésité, quand il a fallu faire un choix d’une discipline sportive qui va faire parler de lui. Il a bénéficié, comme tous les enfants de sa région, d’un héritage familial : la lutte ! Né le 12 janvier 2003 à Yagoua, Guidilim doit faire partie du voyage de ses parents à la recherche de la vie, très tôt. Sans emploi, Augustin Djorom le père de Guidilim, doit aller chercher la vie à Douala où il trouve un job d’agent de sécurité dans une entreprise de la place. Malgré son arrivée dans la grande ville à un très jeune âge, Christian Guidilim n’a pas abandonné avec la lutte qu’il a commencé presque dans le berceau dans son Yagoua natal. Quand il ne menaçait pas tout son entourage avec des KO expéditifs lors de petites disputes, il invitait des jeunes de son âge ou plus, à s’exercer dans les techniques de luttes dans son quartier de Douala 3ème. Elève au lycée de Nylon en classe de 3ème, il doit représenter l’établissement aux jeux de la Fédération Nationale des Sports Scolaires (FENASCO). Guidilim écrase tous ses concurrents, et frappe à l’œil de Blaise Nonga, l’entraineur national de la discipline qui va l’enrôler dans la sélection nationale à seulement 15 ans : « il faisait une lutte différente des autres, instinctive, naturelle. Il nous a semblé qu’il y avait en cet athlète, quelque chose de différent. On ne s’est pas trompés, puisqu’un an plus tard après un travail spécifique en équipe nationale, il remportait la médaille d’or au Maroc, en championnat d’Afrique de sa catégorie ».
Guidilim Christian a l’exigence de ses parents, de rendre d’abord une bonne copie de ses études, s’il veut aspirer au sportif qu’il rêve d’être. L’athlète va passer son baccalauréat C, et va obtenir une brillante entrée à l’école nationale polytechnique de Douala où il suit un cursus d’ingénieur en génie civil. Celui qui a participé aux championnats d’Afrique au Nigéria du 7 au 11 avril 2018 à Port Hacourt a été le capitaine de la Team Cameroon aux jeux africains de la jeunesse à Alger du 18 au 28 juillet 2018, rêve des jeux olympiques : « on parle beaucoup de Paris 2024, mais je crois qu’il y a encore de la place pour Tokyo ». Pourvu que le Cameroun fasse le déplacement de Tunis du 2 au 4 avril prochains, où va se dérouler le tournoi de qualification olympique (TQO) pour la zone Afrique.
David Eyenguè