A huit ans, cette passionnée  est  abonnée du tennis club de Douala où elle s’entraine du lundi au dimanche, avec l’intention de devenir professionnelle et championne.

Elle est élève au cours élémentaire 2 à l’école privée Horizon à Akwa, quartier commercial dans le premier arrondissement de la ville de Douala, capitale économique du Cameroun. Gloria Temgoua doit faire un voyage tous les jours de sa vie, pour traverser la ville entière dans son diamètre, depuis le quartier Bassong (5ème arrondissement), pour Akwa, puis Bonanjo, quartier administratif dans le 1er arrondissement,  où elle doit jouer au tennis après l’école : « Je ne sais pas comment je suis arrivé là, pour la première fois, mais depuis cinq ans, il y a le tennis comme discipline dans mon emploi de temps. Quand ce n’est pas Maman qui m’accompagne ici, c’est Papa. Après l’école, il y a toujours quelqu’un pour me chercher et m’emmener ici au court. Je suis fière de toutes ces personnes qui m’encouragent ».

Un peu plus de dix heures d’entrainements par semaine, plus de 7000 frappes de balles hebdomadaires à huit ans, et la jeune championne ne s’ennuie pas. Au contraire, son comportement est motivant selon son entraineur Christian Elie Djemeli : « il n’ya pas beaucoup de joueurs dont le comportement à l’entrainement peut encourager l’entraineur. Elle est assidue et ne pose aucun problème de réception des consignes. Elle s’applique et vous donne l’impression d’être un bon entraineur. C’est très encourageant. Elle est présente tous les jours, de lundi à dimanche et nous avons une heure trente à deux heures d’entrainements par jour ».

Sur les traces de ses aînés

Arrivée dans un projet de famille à la Nadal, Gloria a changé les habitudes de toute la maisonnée. Clarisse la maman, n’était pas d’accord au début : « Un neveu à mon mari me dit un jour : donne-moi les enfants, je vais les emmener au tennis. Il va avec Hubert et Jeff. A leur retour, on a commencé à intriguer Hubert qui n’avait pas pu renvoyer deux balles. Et pour répondre aux intrigues, il s’est montré très déterminé la prochaine fois et les défis sont nés à la maison. Tout le temps, les gens nous disaient : vos enfants ont beaucoup de talents, pourquoi ne pas essayer ailleurs, puisqu’au Cameroun, cela ne va pas donner.  A dix ans mon fils est allé au Togo, puis en France où il joue dans une catégorie encourageante pour son âge. Son parcours est une motivation pour les autres restés ici avec nous. Jeff Temgoua a commencé à gagner au niveau régional depuis ses 10 ans. Gloria est née dans le projet. Depuis toute bébé, elle voit la petite balle. Le tennis fait partie de sa vie, et elle ne rêve que de jouer au niveau professionnel maintenant, et on est super satisfaits ».

A la maison, sur les courts aux entrainements comme en matches, Bertrand Temgoua est présent, et premier travailleur du projet : « « je les accompagne simplement dans la discipline sportive qu’ils aiment. Depuis qu’on a commencé, ils se sont accrochés ; et vu l’engagement qui est le leur, on met un déploiement adéquat. Elle est presque dans un programme de sport-étude, car tous les jours à 16 heures à la sortie de l’école, je vais la chercher pour l’emmener aux entrainements. Cela dure cinq ans, et c’est devenu une routine. L’objectif, c’est qu’elle aille aux Etats-Unis ».

Malgré son assiduité depuis cinq ans, Gloria a encore quelques difficultés aux entrainements, mais reste concentrée sur ses objectifs : « Je rencontre quelques difficultés ici, avec les balles hautes que le coach m’envoie. Quand j’arrive aussi très tôt à la balle, je suis un peu pressée. Je tape fort et la balle sort. Je m’entraine dur comme  Hubert qui  est en France, il joue très bien, et moi aussi j’aimerais aller jouer là-bas ». Avec ses 10 à 12 heures d’entrainements hebdomadaires, le Cameroun pourra bientôt compter sur cette dame engagée dans une discipline qui demande beaucoup d’efforts.

David Eyenguè