Régie du Terminal à Conteneurs du PAD. Cette entreprise Camerounaise entrée en jeu en début 2020, donne des signes de vie après une année de fonctionnement dans une atmosphère trouble. Les chiffres annoncés en février 2021 donnent du tournis.

On se rappelle encore les conditions d’entrée sur la scène de l’économie, de cette société camerounaise, la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) du Port Autonome de Douala (PAD). Alors que le contrat d’exploitation de l’ancien occupant est arrivé à son terme, ce dernier refuse de passer la main dans le calme et la tranquillité. La RTC doit alors prendre le relais de la course, sans la participation de son prédécesseur, comme un relayeur dans une course qui doit aller chercher le témoin ailleurs que dans la main de celui qui l’a précédé sur la piste. On hérite donc une boite avec de nombreux manquements, tels : l’absence d’une base de données, le manque d’inventaires du stock des conteneurs, le refus du transfert des compétences sur les logiciels utilisés, l’infrastructure informatique verrouillée, les terre-pleins dégradés, les engins de manutention vétustes, le démantèlement du système de facturation, le refus de liquider les droits des employés dont la majorité était sans contrat de travail. A cette panoplie de manquements, la RTC doit faire face à la venue brutale de la pandémie à Covid 19 au cours de l’année, et aussi à l’introduction d’un nouveau système (CAMCIS) à utiliser par tous les acteurs dorénavant pour leurs opérations douanières. Une panoplie de difficultés qui font partie du quotidien et qu’on doit surmonter chaque jour, pour arriver à un certain  résultat : « il a fallu relever un certain nombre de défis dont le déploiement d’un nouveau système d’exploitation du terminal, un système de facturation monté en local, un abonnement au cloud pour sauvegarder les données, une réquisition du personnel, des concertations avec les partenaires pour les maintenir, des réparations urgentes des voies de  circulations prioritaires du terminal à conteneurs, etc… Un travail dont le résultat peut être palpable en fin d’année 2020, puisque nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 49 milliards, 855 millions 974000 FCFA en 2020, contre 48. 458.817000 FCFA en 2019. Soit une différence nette de 1.397.158000 FCFA en hausse par rapport à l’année précédente. Et tout ceci, malgré les difficultés dues à l’arrivée de la pandémie pendant notre première année d’exercice », nous a confié Martin Adepi, le directeur d’exploitation de la RTC.

Le PAD encaisse plus de 15 milliards

Dans ce combat pour la survie, il y a eu la question épineuse de la ressource humaine, et  la réquisition du personnel a semblé être l’une des meilleures solutions, pour assurer le rendement. C’est ainsi que la RTC a œuvré pour retenir la quasi-totalité du personnel jusqu’ici en place, ayant travaillé pendant des années avec l’ancien occupant. Zang Abessolo André, est le chef service   formation et développement : « aujourd’hui, la RTC compte 430 personnes. Avant, nous avions deux statuts au sein de l’entreprise. Il y avait les employés de l’ancien opérateur, et des intérimaires. Ce que la RTC a fait, c’est qu’elle a supprimé cette appellation d’intérimaire. On a intégré tous ceux qui étaient intérimaires, dans les effectifs. Avec ça, nous étions environ 400. Aujourd’hui, la politique interne a permis que nous aiyions plus de 30 personnes en plus. Dans un avenir très proche, selon le plan d’investissement, nous allons acquérir de nouveaux équipements, et les effectifs vont encore grandir ». Une main d’œuvre totalement camerounaise qui a vu s’améliorer leurs conditions de travail pour un meilleur rendement : « Nous travaillons de la même façon, mais les conditions salariales sont meilleures par rapport à l’ancien opérateur. Avec l’arrivée de la TRC, sans bruits de bottes, les décisions ont été prises et nous avons reçu une augmentation de 20 pour cent sur notre prime de logement. A la rentrée scolaire, nous avons reçu des bons d’achats et aussi des avances sur salaires  et les prets scolaires.  En fin d’année également, il y a eu une panoplie d’avantages que nous avons eus, comme le 13ème mois », nous a confirmé le responsable de la formation. Un ensemble de mesures permettant de booster les performances et démultiplier le rendement, selon les responsables de l’entreprise : « Cette mise du personnel en condition nous a permis de renflouer les caisses et de payer la somme de 15. 402. 795. 024 FCFA (quinze milliards quatre cent-deux millions sept cent quatre-vingt-quinze mille vingt-quatre francs), de redevance au PAD contre 4 milliards 322 millions payés en 2019, l’année d’avant. Soit une différence énorme de plus de 11 milliards que nous avons payé au PAD. Entre autres principales dépenses, nous avons versé plus de 9 milliards de contribution fiscale en 2020, soit une différence de plus de 1, 327 milliards sur ce qu’a contribué l’année d’avant, ceux qui nous ont précédés », a renchérit Martin Adepi, le directeur d’exploitation de la RTC. De nombreux efforts ont été faits selon les responsables, et surtout de nombreuses formations pour s’arrimer à la nouvelle technologie mise en place par des ingénieurs Camerounais, et les partenaires locaux. Une année 2020, avec les rendements au-delà des attentes, réalisées dans le contexte connu de la Covid 19. A la RTC, on pense que ces performances peuvent encore être améliorées, et leur contrat d’un an a déjà été prolongé de trois autres années supplémentaires par une résolution du conseil d’administration du PAD.

David EYENGUE