Narcisse Mouelle Kombi. Le ministre des sports et de l’éducation physique a fait son bilan, le vrai de l’organisation du Championnat d’Afrique des Nations dont il est le président du comité local d’organisation.

Le naturel revient toujours au galop. Au-delà des belles photos et des chants de gloire claironnés par certains médias et qui célèbrent « le plus beau chan jamais organisé », les organisateurs sont rattrapés par la réalité et s’imposent des rapports vrais. Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des sports président du comité d’organisation du tournoi a été obligé de dire la vérité aux antennes de la CRTV, sur la vraie valeur de l’organisation : « l’on peut relever la nécessité d’une refondation de la gouvernance sportive dans notre pays, surtout dans le secteur du football. La nécessité d’un renforcement de la formation des stadiers et des volontaires. Certains n’ont pas été suffisamment imprégnés du sens des responsabilités qui étaient les leurs ». Le Professeur Narcisse Mouelle Kombi était aussi obligé de répondre à ces multiples mouvements d’humeur des travailleurs bénévoles de ce Chan Total Cameroun 2020, reconnaissant que l’entité dont il a la direction n’a pas suffisamment formé les travailleurs : « Nous pensons également à un meilleur encadrement des transporteurs et notamment des chauffeurs, dont certains se sont illustrés par des comportements déviants, antipatriotiques, allant parfois jusqu’à faire du chantage ». Du chantage ! C’est l’interprétation du ministre : un comportement antipatriote, des personnes prêtes à saboter l’image du pays. Ces travailleurs qui demandent la paye alors que c’est le travail du pays. Ces travailleurs bénévoles, volontaires qui doivent se taire sur les détournements de leurs dus modestes, ces antipatriotes qui doivent voir mourir leurs enfants pour le bien des délégations étrangères. Un chauffeur qui refuse de conduire l’entraineur du Burkina-Faso en conférence de presse parce qu’il n’est pas payé, est un antipatriote.

Mais dans l’optique de ne pas voir ces antipatriotes pour la CAN à venir, le Ministre des Sports, le Professeur Narcisse Mouelle Kombi qui va garder sa casquette de président du comité d’organisation a déjà sa petite idée : « Nous allons tirer les conséquences, et je constate que le temps n’a pas été suffisamment long pour organiser toutes ces formations, et faire une bonne sélection des personnes qui allaient servir d’interface pour des relais avec notamment des délégations étrangères ». Il est peut-être temps maintenant, de faire le choix de passionnés de football dans tous les domaines pour en faire de volontaires à la taille de la compétition, comme ce qu’avait fait la Russie pour organiser ce que Gianni Infantino a appelé : « la meilleure coupe du monde de l’histoire » en 2018. Pour la réussite d’une grande compétition, le choix et la formation de volontaire durent au moins six mois, et des essais en grandeur nature sont faits des semaines avant le début de la compétition. Au Cameroun, les volontaires étaient les derniers à obtenir leurs accréditations. Et pour la plupart, nouveaux dans le domaine du football, se sont sentis privilégiés d’avoir des accès pour des endroits interdits à plusieurs. En fin de course, ils sont ceux qui, à travers leurs téléphones portables (qu’ils ne devraient pas posséder pendant leur tranche de travail), devenus les meilleurs photographes de la compétition. Quand on n’a pas vécu une expérience, on ne peut pas la transmettre. C’est ici que doivent intervenir les consultants. Et ce ne sont pas les cadres du ministère des sports qui peuvent résoudre ce problème. Comme Monsieur Le Ministre des Sports le dit si bien : « Le Chan a constitué une sorte de galop d’essai pour la CAN que le Cameroun organise en début 2022 ». Un galop d’essai raté selon lui, à cause des volontaires mal formés ou pas du tout. Pour la  CAN 2022, les stades ne seront plus une attraction, ce ne sera plus l’arbre capable de cacher la forêt.

David Eyenguè