Le défenseur central des Lions A’ ne souhaite pas être comparé à l’ancien capitaine des Lions, même si la ressemblance est frappante. Il raconte son rêve à 26 ans.

Plusieurs joueurs de cette sélection des Lions A’ sont passés par les autres catégories des Lions. On vous découvre comme titulaire en match d’ouverture du Chan, dans quelles catégories de Lions avez-vous joué avant ?

Avant ce match face au Zimbabwe, je n’avais jamais porté le maillot des Lions dans une autre catégorie. Jamais ! Ni chez les juniors, ni chez les Espoirs. En dehors des matches amicaux que j’ai joué avec les Lions A’, c’est ma première sélection avec le vert-rouge-jaune. C’est mon premier Chan, c’est ma première compétition officielle. Avant ça, je n’ai pas eu la chance de faire une autre catégorie des Lions. Mon histoire commence avec les A’ en 2017 avec le coach Rigo (Rigobert Song, ndlr). Mais avec Rigo, je n’ai pas pu jouer de match officiel.

Vous êtes sociétaire de Coton Sport de Garoua, et pour certains qui vous découvrent dans les Lions A’, il faut dire que vous êtes passés inaperçu pendant des années ?

Je suis né le 24 mars 1994 à Douala, et j’ai toujours joué au football depuis un temps. J’ai été formé à Njalla Quan Sport Academy de Limbé avec qui j’ai fait trois ans en ligue 1. J’ai ensuite posé mes valises à Eding Sport de la Lékié, puis je suis allé au club Africain de Tunis. Je suis revenu et j’ai signé à Bamboutos Club de Mbouda, et aujourd’hui je suis à Coton Sport de Garoua.

A Garoua vous vous sentez bien ?

Je ne sais pas s’il y a un joueur Camerounais qui ne se sentirait pas bien quand il est à Coton Sport. Etant donné qu’il y a le minimum et que nous sommes à l’abri du besoin, on se sent bien. Il y a tout, il y a le confort. C’est vrai que ce n’est pas en termes de millions, mais on ne se plaint pas. C’est du lourd !

Depuis  votre premier match officiel avec les Lions A’, le public croit que vous êtes le fils de Rigobert Song. Y a-t-il une filiation avec l’ancien capitaine emblématique ?

Non. Plusieurs fois, certains l’ont pensé. Le coach Rigo est Bassa’a, et moi je suis un Douala. Même par alliance, nous ne sommes pas familiers. C’est juste une ressemblance. Je suis très fier de faire partie des personnes qui lui ressemblent.

On vous appelle déjà Rigo, l’héritier. Ce n’est pas lourd à porter ?

C’est très lourd à porter. Déjà que même le numéro 4, je n’ai jamais voulu le  porter à l’équipe nationale. Si vous regardez les images des matches amicaux, je portais le numéro 6. Tout ça parce que j’évitais ça. C’est comme le 9 qui est difficile à porter à l’équipe nationale, c’est beaucoup de responsabilités. J’avais vraiment peur, je me disais que je ne peux pas assumer. On allait dire : « il porte le 4, et il a les dread locks, mais il ne joue pas comme Rigo… », Je ne voulais pas ça. Mais les circonstances de la vie ont voulu que je porte le 4 pour cette première compétition, et je l’assume. J’espère que je le fais aux yeux des Camerounais, de la plus belle des manières. Je crois qu’avec le travail et l’aide de Dieu, je continuerai à assumer.

Malgré la mauvaise préparation, vous voilà en quart. Savez-vous que le peuple Camerounais attend plus  maintenant ?

Oui, on le savait depuis. Depuis la convocation chez les A’, on savait déjà la lourde responsabilité qui nous est assignée. On savait qu’il fallait mouiller le maillot, donner le maximum de soi-même, gagner le trophée. Le mot d’ordre, c’est de faire au minimum la finale, puisque nous sommes à la maison. On a un public chaud qui est exigeant, et qui réclame énormément, et c’est normal. Je pense qu’avec le travail et la discipline, on va aller le plus loin possible.   Malgré le fait que notre douzième homme soit exigeant, nous leur demandons seulement de nous pousser, et promettons que nous allons nous surpasser pour atteindre nos objectifs.

Propos recueillis par David Eyenguè