Haschou Kerrido. Le gardien de buts qui a joué le match Cameroun – Zimbabwe (1-0), a rassuré le public. Malgré la polémique sur sa taille, il a souvent eu la confiance des entraîneurs des équipes nationales.

Il n’ya pas eu de championnat, un certain public ne vous connaissait pas avant le match. Pouvez-vous vous présenter à eux maintenant ?

Bonjour, je suis Haschou Kerrido, gardien de but de l’équipe nationale A’. Je suis né le 2 juin 1994 à Douala. Je suis né dans une famille de footballeurs. Mon papa a joué à Oryx de Douala, et mon grand frère, dans Cetef de Bonaberi.

Vous avez souvent souffert des analyses du public ou d’autres techniciens du football sur votre taille. Vous comprenez pourquoi ?

Oui, je sais pertinemment qu’en Europe dans certains championnats, en France plus précisément, ce n’est pas facile de recruter un gardien comme moi qui mesure 1m73. On est très exigeant avec la taille des gardiens de buts. Il y a aussi des pays où les gens qui ont la morphologie comme moi peuvent jouer. (Au Mexique par exemple, Jorge Campos a fait trois coupes du monde, 1994, 1998 et 2002, alors qu’il ne mesure que 170 centimètres et pèse  65 kg,  ndlr). Je pense que les gens comme moi doivent être rigoureux dans le travail. C’est ça qui peut facilement combler ce que les gens considèrent comme lacunes à propos de la taille. Bien jouer des pieds, avoir une bonne relance, bien anticiper. Les gardiens qui ont la morphologie comme moi ont la chance d’être athlétiques. Alors que certains pensent que c’est un manquement, je crois que c’est un avantage. Parce qu’à vue d’œil, on peut me simplifier. On peut dire : celui-là, nous ferons de lui ce qu’on veut. Mais ce sont mes qualités qui parlent en ma faveur. Mon jeu au pied, ma communication, ma facilité de prendre les ballons dans les airs, une bonne détente verticale, voilà ce qui comble un peu le vide de ce handicap-là.

Certains vous découvraient lors de ce match d’ouverture contre le Zimbabwe, et vous ont trouvé rassurant. Et pourtant, vous n’êtes pas à votre première expérience avec le maillot vert-rouge-jaune de l’équipe nationale. Dans quelles catégories êtes-vous passé avant ?

Il y a dix ans, j’ai été sélectionné avec les juniors (U20, pour un tournoi à Nice en France, ndlr), avant, j’avais fait la présélection avec l’entraineur Wabo, après j’ai fait l’équipe nationale militaire avec le coach Jean Paul Akono, ensuite j’ai été appelé chez les espoirs avec le coach Nké Dieudonné, puis j’étais aux Lions A’ avec le coach Bonaventure Djonkep. C’est comme ça que je m’envole pour la Guinée, et on me convoque avec l’équipe nationale fanion, les A avec le coach Conceçao. Maintenant à mon retour au Cameroun, je signe dans PWD de Bamenda, et me voici avec les A’ de nouveau avec le coach Ndtoungou Mpile. Malgré la polémique sur ma taille, je crois que tous ces techniciens qui m’ont convoqué en équipes nationales,  envoient un message aux sceptiques. Ce n’est pas que  la taille qui fait le gardien de but.

Quelques anecdotes pour le public qui vous soutien dorénavant ?

Chez les Lions A, nous avons eu un défi sur les lobes. Je devais me placer au niveau du petit cadre, et les joueurs de champ devaient essayer de me lober à partir du centre du terrain, et personne n’a pu. Chaque fois que je veux commencer un match, je touche la barre transversale avec ma tête, ou avec mon pied. C’est un échauffement pour montrer aux attaquants adverses qu’ils ont à faire avec Garçon !

Une promesse au grand public ?

Je suis prêt à relever le défi, d’essayer de fermer mes buts pendant ce Chan pour ne pas prendre de buts. Mais le foot n’est pas une science exacte. Je vais continuer à donner le meilleur de moi-même en entraînements et en matches.

 Propos recueillis par David Eyenguè