Chan Total 2020. L’artiste Doualla Alexandre a donné du show ce samedi 16 janvier 2021 au cabaret les Boukarous de Yaoundé. Un spectacle qui avait une forte coloration Chan.

Absent de la scène musicale au Cameroun depuis six ans, Doualla Alexandre, plus connu sous le pseudonyme de Douleur, a refait surface dans la capitale en cette veille de Chan. Comme à son habitude, l’artiste a encore entretenu le suspense jusqu’au bout. D’abord des banderoles affichées partout dans la ville, annonçant un concert gratuit d’un artiste de son acabit. Puis le temps écoulé entre l’heure sur les affiches et son entrée sur scène. Attendu à 20 heures du vendredi 15 janvier selon les affiches, c’est à 1h et 12 minutes du samedi que Douleur entre sur scène, totalement masqué. Chechia noire, masque de protection covid noir et des lunettes noires, couvrent toute sa tête. Seules les dread locks qui pendent, et la voix dans le micro, laissent deviner qu’il s’agit bien de Douleur, de Nguilamoto. Un a capella de « Gloire aux femmes », un titre écrit par l’artiste depuis plus de quinze ans, dans lequel il explique que la prostitution est le plus vieux métier du monde, et qui est repris par toute la salle. Une façon pour lui de mettre le public à contribution, comme savent le faire toutes les bêtes de scène.

Plein de stars au concert

« Je sais que vous m’aimez tous, mais, vous ignorez une chose : je vous adore », a-t-il lancé au public avant de s’engager dans son répertoire de chansons à succès. Six premières chansons bien calibrées à sept minutes chacune, avant la première pause. Une pause pendant laquelle le master of ceremony de la soirée va rappeler à Douleur, les personnalités qui ont fait le déplacement. L’artiste reprendra le micro pour saluer son excellence Albert Roger Milla et Rigobert Song qui n’ont pas pu résister. Les deux légendes du football sont allées sur la scène, pour offrir à Douleur, des tickets VIP de la rencontre Cameroun – Zimbabwe, le match d’ouverture du Chan Total 2021. L’honorable Joshua Osih a aussi été appelé par l’artiste sur la scène, tout comme l’artiste Jean Pierre Essomè qui était bien installé pendant tout le concert. Le cabaret les Boukarous de Yaoundé était plein d’autres personnalités bien connues de la République, et même au-delà. La légende du football Sénégalais Khalilou Fadiga était aux côtés de Faustin Domkeu, Junior Binyam et Alain Blaise Batonguè. Chinois Yangueu le promoteur événementiel et Rodrigue Tonguè le journaliste de Canal 2 International ont fait l’amitié de répondre à l’appel de Douleur sur la scène. Clément Arroga, l’entraineur déchu des Lions A’ n’était pas moins visible dans son carré de la diaspora, avec Fred Siewe venu d’Allemagne pour supporter notre équipe nationale, aux côtés desquels François Ngoumou l’entraineur de football et Narcisse Lekama le président de l’association des tennismen du Cameroun savouraient les vieilles sonorités de l’artiste bantou.

Deuxième période aussi chaude

Sept autres chansons de six minutes seront chantées par Douleur dans cette « deuxième mi-temps », avec un bonus de Konkèlè, et de lambo la tamba, des chansons de 37 ans d’âge reprises par toute la salle comme des hymnes. A sa façon, l’artiste ne manquera pas d’expliquer pourquoi il s’efface souvent : « Je suis toujours là, même si les gens de facebook ont pollué la scène. Ils croient qu’avant eux il n’y avait rien, et qu’après eux c’est fini. Mais, je suis toujours là ». Un message aux artistes de la jeune génération, très présents sur la toile, avec des textes et chansons  éphémères. Mais une explication à son public qui doit comprendre pourquoi il  doit souvent se faire absent, pour laisser de la place à la jeune génération abonnée aux réseaux sociaux. Quatre-vingt-dix minutes de concert, 90 minutes de bonheur d’un public qui en voulait encore. Quand Douleur quitte la scène à 2h et 42 minutes, il lance : « ne partez surtout pas, je vais juste m’essuyer derrière et je vous reviens ». S’il est vrai que son ensemble Boubou blanc était plein de sueur, ses fans savaient que l’artiste leur disait au revoir. Un spectacle similaire est annoncé dans la capitale économique Douala cette semaine, dans le quartier Deido,  où est né Douleur.

David Eyenguè à Yaoundé