Gaspard Eloundou, le père des jumelles Eloundou   explique que les filles devraient aller chercher les places dans le classement de l’International Tennis Federation ITF. Selon lui, leur jeu mérite déjà qu’elle s’y trouve

On vous a vu vibrer à chaque coup de raquette de Linda Eloundou dans cette finale. C’est stressant d’être le père des jumelles surtout quand elles sont sur les courts ?

Ce n’est pas très évident pour le parent que je suis, surtout quand elles sont engagées dans la compétition de haut niveau. On stresse à tout moment. Et là je crois que le jeu de Linda commence à être rassurant. Et comme je disais à quelqu’un tout à l’heure, l’université c’est bien, elles vont essayer. Cela pourrait se faire au Cameroun, en Europe ou aux Etats Unis, mais je crois aussi qu’à côté de cela, avec ce jeu rassurant, elles pourront essayer le circuit professionnel. J’ai été jusqu’aux Etats Unis, j’ai vu les filles jouer. Les Japonaises qui servent un à l’heure, les Chinoises et qui sont pourtant classées parmi les 200 meilleures mondiales à la WTA, ou même dans le top 100. Donc je crois qu’avec ce niveau de jeu, il est question de mobiliser les ressources pour essayer le haut niveau. Et je crois qu’elles sont bien parties, pour honorer le Cameroun,  faire rêver les Camerounais, et même les Africains et même  le monde entier.

Il faut des ressources, comme celles de prendre des billets d’avion entre Douala et Yaoundé pour qu’elles ne ratent pas un match ?

Vous savez, le tennis demande qu’on ait de l’argent. Je vais parler comme ça terre à terre, et c’est ce qu’il faut trouver actuellement. Nous sommes en pourparlers avec deux ou trois entreprises qui sont intéressées et qui se proposent d’accompagner le projet. En dehors de ce que le gouvernement met déjà, je crois que tout est possible. D’ici deux à trois ans, tel que c’est parti, elles pourront jouer les pré qualifications à Roland Garros, à Wimbledon, à l’US Open ou à l’Open d’Australie. A côté de cela, il faut garder la foi en Dieu. D’ici quelques années, l’objectif du projet de les conduire au professionnalisme de haut niveau sera atteint.

Vous avez tout fait pour qu’elles participent. Vous êtes resté là toute la semaine, et vous avez noté plusieurs choses nouvelles apportées par ce comité d’organisation que vous tenez à noter ?

En amont et pendant, l’organisation a été impeccable. Je dirai même que c’est l’un des meilleurs tournois du pays. C’est pour cela que naturellement, on a assisté à une finale de qualité qui était à l’image de l’organisation. Je tiens particulièrement à tirer un coup de chapeau à toute l’organisation, à les encourager et à recommander de pérenniser de pareilles initiatives. Le Cameroun en a besoin. Imaginez-vous, si on avait un tournoi de cette envergure chaque mois ! Les jeunes doivent jouer, et ne faire que jouer. Une semaine d’entrainement, une semaine de tournoi, ainsi de suite. Je crois qu’avec ça, nous pourrons aller le plus loin possible.

Propos recueillis par David Eyenguè