Serges Kamdem. Le joueur de tennis de 42 ans a été sans pitié pour son adversaire pourtant très coriace, à qui il a filé  un score de deux sets à zéro (6/0 -6/0) lors de la demi-finale qui les a opposés.

« Personne n’a misé sur moi, ils m’avaient tous promis la noyade au grand bassin. Mais au soir de la demi-finale, me voici en finale avec une performance incroyable ». C’est en prononçant ces mots que le joueur du Happy Tennis Club (HTC) est entré dans la zone mixte, réservée à la presse dans ce tournoi de tennis Open Papa Super et Bye Bye José qui se joue à Douala depuis le 1er novembre 2020. Inscrit dans la catégorie des hors-séries (les joueurs âgés entre 30 et 44 ans), ce chauffeur en entreprise n’avait pas espoir de jouer jusqu’à ce niveau. Et pourtant, il a « déraciné » un baobab en demi-finale : « Quand je me suis qualifié pour les demi-finales, et comme le tableau était déjà établi depuis longtemps, chacun savait avec qui il jouera le prochain match. Mon adversaire (Kenneth Berinyuy, ndlr), a battu tout le monde jusque-là dans les deux catégories où il s’est inscrit. Que ce soit dans sa catégorie officielle des plus de 45 ans, mais aussi dans la nôtre. En haut, il est déjà qualifié pour la finale et devait jouer la demi-finale avec moi. C’est la raison pour laquelle personne ne croyait en moi, mais je suis resté calme et j’ai joué mon jeu ».

Alors que Kenneth Burinyuy ne s’est pas encore fait breaker par un seul de ses adversaires depuis bientôt onze rencontres, il n’a fallu que  dix-huit petites minutes à Serges Kamdem pour filer un cinglant (6-0)  dans le premier set au champion venu de Bafoussam. Avec un calme olympien, et soutenu par le public acquis à sa cause, le joueur classé numéro 2 du HTC a encore bataillé dans le début du deuxième set pour mener deux jeux à zéro avant une coupure intempestive de l’énergie électrique. Une période qui a semé le doute dans l’esprit de ce compétiteur : « l’arbitre de chaise nous a appelés, pour nous signifier que l’organisation s’attelait à régler le problème technique, et que notre partie devrait reprendre après. Heureusement que mon adversaire a été fair-play, et qu’il a attendu. Un autre aurait demandé le report du match au lendemain, et je ne suis pas sûr que cela aurait été le même match. Je tiens ici à le féliciter pour cette grandeur d’esprit et son fair-play. Quand la lumière est revenue, j’ai simplement déroulé ». Serges Kamdem n’a pas fait que dérouler, il a corrigé son adversaire en lui infligeant un autre  (6-0). Deux sets à blanc en sa faveur, alors que plusieurs le voyaient noyer dans l’eau du grand bassin. Serges Kamdem est en finale du tournoi et va affronter Stéphane Zeh, un joueur qu’il connaît bien.

David Eyenguè