Frédéric Djeuhon, le  président de la chambre des experts techniques du Cameroun parle de la demande du Ministre Djoumessi

Après le passage du Ministre Nganou Djoumessi, êtes-vous satisfait des échanges?

Oui, je suis satisfait dans le sens que le Ministre nous a donné sa feuille de route, il a répondu à un certain nombre de questions qui étaient pendantes dans l’esprit des patrons que nous sommes. Et maintenant, c’est à nous d’en faire bon usage et de se recadrer, parce qu’en réalité, notre démarche ne peut s’inscrire que dans le cadre d’une volonté politique qui est représentée par le gouvernement dont il est membre. C’est pour cela que je pense pour ma ^part qu’il nous a montré les différentes stratégies qui sont mises pour réhabiliter les routes, pour les stabiliser, pour les maintenir. Moi je me suis senti à l’aise, parce qu’en tant que jeune maire, je suis arrivé sur le terrain et j’ai commencé à rencontrer ce genre de problème-là. Cela veut dire qu’on est dans un système où vous faites une route, l’année d’après vous recommencez la même route. Et moi, cela m’a interpellé, et j’ai commencé à me poser des questions du genre : est-ce qu’on ne peut pas faire autrement ? Cette question-là, ne rencontre pas toujours l’assentiment de ceux qui sont sur place. C’est pour cela que j’ai interpellé le Ministre pour lui dire que cette volonté d’innover de partager des solutions alternatives soit partagée jusqu’au niveau de ses collaborateurs qui travaillent avec nous, tous les jours. Cela nous permettra, nous, d’aller en profondeur et de réaliser des ouvrages  qui vont résister aux intempéries.

N’avez-vous pas l’impression que  Le Ministre a semblé venir vous présenter simplement son plan de route, en tentant de surfer sur certains problèmes des Camerounais ? Il a par exemple tenté d’expliquer la cherté de nos routes alors que nous savons tous que nos routes sont beaucoup plus chères qu’ailleurs ?

Là, je vais parler comme un technicien : je juge les routes en fonction du cahier des charges. Et c’est là où je rejoins un peu le Ministre quand il disait que le dimensionnement et les critères ne sont pas les mêmes qu’ailleurs. Avant de s’aventurer dans une telle analyse et des décisions assez péremptoires, il serait intéressant de l’écouter un peu. A savoir, qu’est-ce qui est mis dans une route. Fort de cela, je serai mal placé d’avoir un jugement aussi carré. Maintenant, le Ministre vient avec un agenda. Son agenda aujourd’hui, c’était de solliciter le patronat pour qu’on les accompagne dans les solutions alternatives, en produisant les matériaux dont ils ont besoin pour stabiliser les routes. C’est tout à fait normal. Maintenant, les patrons qui sont là sont des hommes d’affaires. Vous avez bien vu que le président du Gicam a promis qu’ils vont s’approcher du ministère pour savoir ce qu’il y a dans ces produits, parce qu’il y a certainement autour de nous, des hommes d’affaires qui peuvent accompagner le gouvernement dans ce sens-là.

Propos recueillis par David Eyenguè