Tournoi de tennis Open Papa Super et Bye Bye José. Un match particulier a opposé deux joueurs ce mercredi 11 novembre 2020, qui sont amis depuis plus de trente ans et ne se sont plus quittés.

Dans la poule C  de la catégorie dite du premier âge (entre 45 et 55 ans), deux joueurs ont été rapprochés par le tirage au sort et ont donné ce jour,  la plénitude de leur vivre – ensemble dans le fair-play. Sylvain Claude Ngneba et Ferdinand Nji Tanji sont des amis depuis leur entrée à l’université, il y a de cela 32 ans. Plus de trois décennies de voisinage qu’ils se plaisent à raconter : « L’histoire entre Ferdinand Nji et moi est une histoire particulière comme on devrait  pouvoir  en rechercher dans notre pays. Ferdinand est originaire du Nord-ouest, et moi de l’Adamaoua  et que nous sommes plus que des frères. Et qu’au moment où on parle de vivre-ensemble, il y a pas mal de possibilités de rentrer dans les cultures des uns et des autres », nous a lancé l’originaire des plateaux. Avec plus de précision sur les dates, le garçon de Bamenda se rappelle les différentes étapes de leur fraternité : «   On s’appelle neighbors, pas voisins, mais neighbors. Cela fait déjà plus de trente ans. Nous avons les matricules 88, cela veut dire que nous sommes entrés à l’université de Yaoundé ensemble, il y a de  cela  32 ans. Puis à l’ENAM où je suis entré en 1994 et lui en 1995, sortis de là, nous avons travaillé ensemble presque dans le même département, le même service fiscal, après, nous avons démissionné de la fonction publique et  nous voici encore en témoignage de notre voisinage, nous jouons au tennis ». Si Ferdinand Nji Tanji a survolé le voisinage de la vie active, Sylvain Claude Ngneba apporte la précision : « D’abord à l’université de Yaoundé, puis élèves à l’ENAM, ensuite dans l’administration fiscale et maintenant dans le conseil juridique et fiscal auprès du cabinet Instant Young Cameroun.  Nous habitons dans le même quartier de la ville de Douala, on a une grosse histoire ».

Une histoire qui a continué dans la pratique du sport, quand l’un conseille le tennis à l’autre : « C’est d’ailleurs lui qui m’a emmené au tennis. Je faisais le sport à la base Elf, quand il m’a demandé d’arrêter de me salir dans le sable, et de venir le rejoindre dans la pratique de cette discipline, et depuis plus de 20 ans, je ne quitte plus les courts de tennis », nous a expliqué Nji Tanji, celui qui a été victorieux de leur duel sur le court central du Happy Tennis Club,  dans ce match important du tournoi Open Papa Super et Bye Bye José.  Une défaite 5 jeux à 9, qui ne fait pas rougir Sylvain Ngneba, au contraire : « C’est l’histoire de l’élève qui arrive à taper le maître. C’est quand même moi qui l’emmène au tennis, et il arrive aujourd’hui à me battre. Mais c’est une bonne chose, ça respecte la logique. C’est la logique qui est respectée. Je suis plutôt content qu’il puisse poursuivre dans le tournoi et défendre notre confraternité dans ce tournoi ». C’est avec un sourire grand, enduit d’une bonne dose de fair-play, que le « maître » a souhaité voir  « l’élève » aller plus loin dans la compétition : « je lui ai posé pas mal de soucis aujourd’hui, et  je sais que ses prochains adversaires lui en poseront davantage, mais s’il fait le minimum syndical comme ce qu’il a fait avec moi aujourd’hui, il est bien parti pour déstabiliser pas mal de gens ». Sylvain Claude Ngneba et Ferdinand Nji Tanji nous offrent là, une leçon de vie, un moteur du vivre-ensemble tant clamé et réclamé. Au-delà de l’objectif sportif dans un match de tennis d’un tournoi de vétérans, on peut déboucher sur un exemple d’amitié, de fraternité et de confraternité à suivre.

David Eyenguè