Sébastien Ndzana Kana. L’ancien capitaine de Coton Sport de Garoua a été aperçu à Douala, sur le banc  de touche de Soleil de Yaoundé, officiant comme entraineur adjoint. Il nous raconte son retour aux sources.

On vous avait perdu de vue depuis un bon bout de temps. On vous revoit tout en verve sur un banc de touche. C’est quoi le projet ?

Quand j’ai arrêté de jouer, il a fallu que je fasse une reconversion, et j’ai choisi de revenir comme entraineur de football pour partager mes expériences des terrains avec les plus jeunes.

Pour ce nouveau challenge, vous avez choisi Soleil de Yaoundé ou c’est Soleil qui vous a choisi ?

Le coach principal de cette équipe, Betia Achi Kollo qu’on connait bien, c’est lui qui m’a demandé de venir lui donner un coup de main dans ce club. Quand il faut apprendre, on se met derrière ceux qui ont du vécu. Il me fallait commencer bas, au lieu de commencer en haut et descendre à la suite. J’ai préféré commencer en bas pour monter. C’est ça mon projet.

Combien de temps voulez-vous vous donner pour arriver au haut niveau dans ce nouveau challenge ?

Les stages de formation prennent souvent du temps, et c’est avec eux qu’il faut fixer son temps d’arriver au sommet de l’entrainement. Chaque fois qu’il y aura un stage que je pourrai faire, je vais le faire.

Pouvez-vous nous présenter la structure actuelle dans laquelle vous êtes ?

Soleil de Yaoundé, c’est une équipe de deuxième division régionale. En dehors de Soleil de Yaoundé, nous avons aussi un camp d’entrainements. C’est pour cela que vous voyez Fomen Charly aujourd’hui avec nous, il s’entraine dans notre centre d’entrainement. Nous avons beaucoup de professionnels quand ils sont au Cameroun, ils viennent garder la forme. Et chaque fois qu’on joue un tournoi comme ça, s’ils peuvent venir donner un coup de main, ils viennent.

Pourquoi avoir choisi le tournoi Fair-play Bepanda-Infos ?

C’est le président du club qui a choisi de venir avec son équipe à Douala. Mais à ma lecture, il me semble qu’il était important pour notre équipe, de sortir un peu de la région du Centre pour voir comment ça fonctionne aussi ailleurs. Je crois que voilà ce qui a motivé le président. En plus, ce tournoi nous donne l’occasion de rencontrer des clubs qui évoluent au-dessus de notre catégorie du moment.

Que pouvez-vous dire du tournoi en lui-même ?

C’est une aubaine pour les clubs et les joueurs. Il est bien organisé, même s’il y a quelques problèmes de programmation. Il fallait pour nous, avoir un calendrier complet de tout le tournoi. Aujourd’hui, (mardi 19 octobre 2020, ndlr), on devait jouer à 12 heures, puis on est venu nous dire de jouer à 10 heures. Nous avons refusé parce que nos gars avaient mangé à 09 heures. Il leur fallait un temps de digestion. S’il y avait un calendrier complet des rencontres, ce genre d’imbroglio devait être évité. C’est le seul petit bémol remarqué, mais le tournoi en lui-même est un très grand tournoi. Je tiens à dire félicitations aux organisateurs.

Plusieurs générations d’amoureux du football ne connaissent pas qui est Sébastien Ndzana Kana. C’est une occasion de dérouler votre parcours ?

J’ai commencé dans Jeunesse Star de Yaoundé avec Jean II Makoun, Modeste Mbami, Joel Tchami et beaucoup d’autres. Après Jeunesse Star de Yaoundé, il y a eu Mont Cameroun de Buéa où j’ai fait trois ans, puis le Canon de Yaoundé pour deux années, ensuite je suis allé à Garoua dans le Coton Sport où j’ai passé sept à huit années, après il y a eu Union de Douala, New Stars de la même ville, puis je suis allé terminer dans AS Matelots. Pendant cette longue carrière, j’ai connu les sélections de juniors, des A’, des U23, et des grands Lions Indomptables.

Un parcours pendant lequel vous avez raflé quelques trophées et reconnaissances nationales et internationales non ?

J’ai gagné la Coupe du Cameroun avec Mont Cameroun de Buéa, six titres de champion du Cameroun avec Coton Sport, et trois coupes du Cameroun, une super coupe du Cameroun  avec Mont Cameroun, médaillé des jeux africains de 1999 en Afrique du Sud, champion de Coupe d’Afrique militaire, mérite du sportif Camerounais décoré par le président de la République.

On espère ne pas vous voir découragé comme plusieurs de vos ainés qui sont venus faire un tour avant de se plaindre que le milieu est pourri…

Je pense qu’à un moment, on disait que le football est géré par ceux qui n’ont pas joué et qui ne le connaissent pas. C’est à nous de commencer à prendre les choses en mains, en tant qu’anciens footballeurs. Il y a d’ailleurs plusieurs en Europe qui reviennent pour prendre en mains des structures de football. Je crois que c’est à nous d’emmener le changement dans le football camerounais actuellement.

Propos recueillis par David Eyenguè