Préparation physique. Les longues périodes incertaines d’intersaisons ont donné de l’inspiration à de  nombreux entraineurs qui ont créé des groupes  très courus par les footballeurs.

Depuis plusieurs années, les fins de saisons dans les championnats  de football d’élite ou ceux des amateurs dans les régions, sont d’interminables périodes d’entrée en scène  administrative  pour de nombreuses manipulations. Au gré des intérêts de tel ou tel ami président de club dont la situation a été inconfortable à la fin du championnat, il faut négocier, manipuler, tripatouiller les résultats ou les textes, les décisions de justice sur les litiges en instances, pour maintenir telle équipe  dans la division qui était la sienne, ou faire monter telle autre dans la division supérieure. Tout ce meli-melo qui perd du temps pour les relances de nouveaux championnats. Le football de terrain cède la place à celui des bureaux, au détriment des acteurs de terrain comme les joueurs et les entraineurs. Les joueurs des clubs dits professionnels ne sont pas en reste, leurs équipes les ayant envoyés en chômage technique et ne les rappellent qu’à la fin des négociations et atermoiements, souvent quelques jours seulement des débuts de championnats.

Pour ne plus être victimes des déchirures musculaires dues aux brusques accélérations des entraineurs en vue d’être prêts pour l’adversité si proche, les joueurs de football ont répondu à l’appel de certains techniciens qui ont créé des centres d’entrainements où la préparation physique est la principale occupation. Avec quelques ballons et du matériel de marquage des zones, il ne reste que l’acquisition d’un espace et une heure dans la journée, pour voir un entraineur créer sa dream-team (équipe de rêve). « Au départ, c’était quelques rares entraineurs, préparateurs physique qui s’occupaient des joueurs revenus de blessures, ou des joueurs n’ayant pas été en activité depuis au moins un an et qui rêvent de se relancer, d’où le nom de dream team. Aujourd’hui, c’est un fourre-tout qui est capable du meilleur ou du pire », nous a lancé Vassilius Esseme, Instructeur fédéral, entraineur de football. L’objectif est donc devenu tout autre, surtout financier selon cet expert : « Ces nouveaux centres ne sont pas gratuits. Les joueurs payent par séance pour le travail de l’entraineur. Seulement, non content de se faire de l’argent, certains responsables de ces dream-teams se préparent comme des équipes à la présaison. Ils livrent des matches réguliers, à des intervalles déconseillés. A ce rythme, ce qui était un moyen de « dépannage » pour les joueurs et les propriétaires des dream-teams, passe à autre chose d’incompréhensible. Mais tout ceci, c’est à cause de la longue période incertaine d’intersaison », a conclu Vassilius Esseme. Ce n’est pas la situation actuelle à la fecafoot, avec le retour aux affaires de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC), suspendue par la Fecafoot en août 2019, puis  réhabilitée le 14 septembre 2020 par une décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) qui viendra arranger les choses cette année. A contraire, l’intersaison s’allonge et offre plus de temps aux dream-teams.

David Eyenguè