Transferts-relais. Plusieurs joueurs de football viennent de signer des transferts inexplicables avec des clubs de moindre envergure sous le nez et la barbe des parents médusés.

Landry Abessolo Manga, milieu de couloir de l’Union de Douala vient de signer pour AS International de Yaoundé, un club de ligue départementale du Mfoundi. Siddiki Aboubakari, attaquant de l’union Sportive de Douala, présélectionné chez les Lions Indomptables A en mars 2020 avant l’arrivée de la pandémie, vient de déposer ses valises dans AS International de Yaoundé. Le défenseur de Coton sport Joseph Na’a vient aussi de signer un contrat avec AS International. Des trajectoires qui suscitent beaucoup d’interrogations, et qui présentent plusieurs similitudes.

Le cas Na’a Joseph

Le latéral gauche est né le 17 février 2002. Il signe dans Coton sport de Garoua en début de la saison dernière, le 1er juin 2019, un contrat d’un an qui s’est achevé le 30 mai 2020. Quand on sait qu’un joueur de 17 ans est un espoir, aucun dirigeant du football ne peut lui offrir un contrat d’une durée d’un an, surtout pas les dirigeants d’une équipe professionnelle, 15 fois championne du Cameroun et dotée d’un centre de formation où des profils comme celui-là sont multiples. Comment comprendre qu’un tel espoir qui a séjourné dans Coton sport pendant une saison, aille signer dans une équipe de championnat départemental si cette signature n’annonce pas une autre pour contourner les indemnités à donner au club dans lequel il a séjourné pendant un an ?

 

Le cas Landry Abessolo Manga

Landry Abessolo Manga a été  un des piliers de l’équipe de l’Ecole de Football Brasseries du Cameroun qui  a fait des ravages dans les tournois de jeunes qui regroupent souvent la majorité des centres de formations de football du pays. Le milieu offensif aux dribbles déroutants  a été Co-meilleur buteur du Challenge Jérémie Njitap (6 buts en 5 rencontres),  avec Ignatus Ganago en 2017, il a été un des piliers de la qualification des Lions U17 pour la CAN du Gabon, avant d’être un joueur important du groupe pendant cette CAN-là. En avril 2018, il est présélectionné chez les Lions U20 avec deux de ses coéquipiers de l’EFBC : Thadeus Nkeng Fomakwang et Boris Enow Takang. Si ces deux derniers coéquipiers ont signé des contrats professionnels pour le FC Porto au Portugal, leur ami Landry Abessolo Manga est sorti du circuit en abandonnant un contrat de perfectionnement au Portugal et revenait poser ses valises à l’Union de Douala. Rencontré en tout début de saison par le reporter du Jour, il nous avouait : « On me proposait quelque chose au Portugal que je n’ai pas aimé. Je suis revenu signer à l’Union de Douala pour me relancer et repartir dans un meilleur club ». AS International de Yaoundé quelques mois plus tard, cela parait inexplicable.

Le cas Aboubakari Sidiki

L’annonce de la signature de ce joueur à AS International est totalement incompréhensible, quand on sait que le joueur né le 18 mars 2000, a connu un appel d’Antonio Conceçao le sélectionneur des Lions Indomptables A en mars 2020. Alors sociétaire de l’Union de Douala, le joueur par ses 6 buts en 15 rencontres, participait activement au maintien de l’Union de Douala sur le terrain, et frappait aux yeux du sélectionneur. N’eût été le Corona Virus, ce joueur de 20 ans aurait porté le maillot frappé de cinq étoiles continentales. Fortement annoncé dans Coton sport pour plus de visibilité, l’attaquant vient contre toute attente, de signer dans un club de ligue départementale du Mfoundi, AS International. Joint au téléphone pour nous donner plus d’explications, Siddiki Aboubakari nous a lancé : « Attendez, je demande d’abord à mon manager Maxime Nana qui m’a dit de ne pas parler. C’est lui que vous devez contacter. Ou bien, je le contacte et vous reviens ». Un message du joueur nous est envoyé plus tard avec en fond : « il m’a dit de ne rien dire ». Transférer des joueurs et ne pas en parler à la presse, cela cache des choses.

Des espoirs du football Camerounais qui empruntent des trajectoires compliquées pour une même destination d’un club appartenant à un agent de joueurs, cela est une partie de mafia dans le football jeune qui n’honore pas notre pays. Aux autorités de notre football de prendre leurs responsabilités pour ne pas perdre ces talents.

David Eyenguè