OUMAROU FADIL, président de la commission de développement au Comité National Olympique et Sportif du Cameroun (CNOSC), pose son regard sur les dernières résolutions du comité exécutif de la CAF par rapport au renvoi de la CAN et du CHAN.
Que vous inspire le renvoi à 2021 et 2022 respectivement le CHAN et la CAN en tant que Camerounais et observateur du football ?
Ecoutez, c’est un sentiment de joie et surtout de sérénité qui m’anime. Vous pouvez bien l’imaginer, ça nous permet de parfaire nos chantiers, même si dans la majorité des chantiers, tout est presque fin prêt. Le chef de l’Etat a instruit au Premier Ministre de tout mettre en œuvre pour que les travaux s’achèvent, et cela est implémenté sur le terrain par les différents ministères concernés, dont celui du sport. Le Cameroun, et ce n’est pas moi qui le dit ressemble déjà à ces grands pays dotés des belles infrastructures : grands stades, grands hôtels etc…
En tant que Camerounais membre d’une commission à la CAF ?
Je pense que c’est une décision sage de la CAF. Les membres du comité exécutif dont le président Ahmad Ahmad ont joué d’une intelligence dont on les connait. Voyez-vous, cette décision de reporter au lieu d’annuler relève de la sagesse. Il faut tout simplement s’en féliciter. Bien plus, vous avez bien vu comment le président de la CAF a salué les efforts du gouvernement Camerounais avec à sa tête le Président BIYA. Pour Ahmad que je vais paraphraser, « le Cameroun est prêt à organiser la CAN même si c’est demain ». N’est-ce pas une bonne nouvelle ?
Le Cameroun conserve ces deux compétitions malgré les multiples glissements. On peut imaginer que les débats ont été houleux, et que vous avez été parmi (comme tous les Camerounais membres de commissions là-bas), les premiers défenseurs de ces deux compétitions continentales ?
Non, (rire Ndlr).Vous savez, en matière de prise de décision à la CAF, le président Ahmad et les membres du comité exécutif ne badinent pas avec les procédures. Non seulement elles sont objectives, mais chaque membre donne son avis et l’ensemble des avis pour ou contre l’emporte. Par ailleurs, le processus d’attribution de la CAN et du CHAN a respecté toutes les étapes, l’actuel exécutif est resté fidèle aux principes qui caractérisent la confédération. Donc, en tant que membre d’une commission à la CAF, je suis satisfait de voir l’aboutissement de ce processus, tout comme l’ensemble des Camerounais qui jubilent devant le maintien de ses deux compétitions chez nous.
On sait que la crise sanitaire a été la principale raison de ces derniers glissements. Mais, malgré les manquements qui ont offert la CAN 2019 à l’Egypte et les retards toujours observés dans la livraison des infrastructures, le Cameroun n’a toujours pas perdu l’organisation. Comment l’expliquer ?
L’explication ? Vous l’avez déjà et je pense qu’il faut éviter la polémique. Les différents reports ont des raisons précises nous les savons tous et il n’est pas question de remuer le couteau dans la plaie. Nous devons avancer et se concentrer sur les prochains défis. Nous nous réjouissons de la parfaite collaboration qui existe entre l’actuel exécutif de la CAF et les pouvoirs publics Camerounais. Le président Ahmad a personnellement fait le déplacement du Cameroun à deux reprises, ça ce n’est pas donnée, et à chaque fois, il a été reçu par les hautes autorités avec à sa tête le président de la république. Vous savez l’implication du président BIYA dans la création de toutes les infrastructures est énorme, et elle se chiffre cette implication en terme de milliard de FCFA, repartis dans plusieurs régions du pays.
On a parlé des demi-finales de Champions ligue africaine de clubs en formule final-four devant se jouer dans un pays. On savait déjà que le stade de Japoma va accueillir la finale. Il y a lieu de rêver de voir aussi les demi-finales s’y jouer ?
Les résolutions du récent comité exécutif sont claires, il faut s’en tenir à ça. La décision d’attribuer cette compétition au Cameroun est une décision qui a été prise en toute collégialité, et jusqu’ici le Cameroun honore la CAF en remplissant son cahier de charge.
Ce fameux stade de Japoma est construit dans la circonscription où vous avez occupé le poste de maire à partir de l’année 2002. On peut le compter comme faisant partie de vos réalisations ?
Nous avons été là au début et nous en sommes fiers. Mon équipe et moi avons contribué à la naissance de ce vaste chantier. Mais ceux qui sont venus après nous ont continué l’œuvre et c’est le cas avec l’actuel exécutif. L’administration est continue, les exécutifs se succèdent et le travail est fait.
En votre qualité d’un des acteurs de la sortie sur terre de ce joyau, quel est votre avis sur le débat de son baptême. Japoma ou Roger Milla, selon vous qu’est-ce qui parle le plus aux acteurs du football mondial ?
Monsieur Milla Roger est une icône Africaine, son talent du moment où il jouait était presque incomparable. C’est quelqu’un qui a fait la fierté de l’Afrique et bien plus. D’ailleurs, c’est en partie grâce à lui que le Cameroun est connu dans tout le monde entier. Le Cameroun le lui rend bien, le chef de l’Etat son excellence Paul Biya a fait de lui son ambassadeur itinérant et Milla fait partie des hommes clés du système sportif Camerounais. S’il faille que le stade Japoma porte son nom, l’autorité en charge de ce volet s’en chargera. Mais, qu’il soit baptisé à son nom ou pas, cela n’enlève rien à son talent et à la reconnaissance du peuple Camerounais envers lui.
Vous occupez aussi le poste de président de la commission de développement au Comité National Olympique et Sportif du Cameroun (CNOSC). Plusieurs observateurs du sport pensent qu’on n’entend parler de cette structure que lorsque les athlètes sont prêts pour les compétitions finales des Jeux Olympiques. Qu’en dites-vous ?
D’abord, le Comité National et Sportif du Cameroun a des missions bien précises. D’une manière générale, faire directement ou indirectement tout ce qui sera nécessaire au développement de la pratique sportive au Cameroun, Grouper tous les organes de caractère national régissant les activités physiques ou sportives, régulièrement déclarés sous le régime de la loi fixant Charte des Activités Physiques et Sportives au Cameroun , Contribuer entre autres, à la diffusion de l’Olympisme dans les programmes d’enseignement de l’Education Physique et Sportive, dans les établissements scolaires et universitaires
A la commission de développement, c’est quoi l’objectif ou les priorités ? Développer les infrastructures, les compétitions ou les sportifs eux-mêmes ?
Je l’ai dit plus haut, le mouvement sportif est un ensemble de tout. Donc, il se rassure du développement de tous les sportifs, les infrastructures, les compétitions et tout ce que cela rapporte. C’est très vaste en un mot et nous veillons à ça dans notre commission. A titre illustratif pour rester dans le cadre des œuvres, il y a le projet de la cité olympique qui sera construite à Obala dans la région du centre.
Au moment où le Cameroun perd Auriol Dongmo la championne de lancer de poids qui vient d’obtenir la nationalité portugaise, on se demande ce qu’a fait le CNOSC pour ne pas arriver à ce résultat ?
Oui, nous l’avons appris et nous le regrettons vraiment. Mais vous savez, si le règlement autorise de changer de nationalité sportive, elle est libre de le faire. Toutefois, et nous le relevions plus haut, avec la construction de la cité olympique, ou l’athlète aura tout à sa portée, ce type de cas sera enregistré difficilement. Vous savez Mademoiselle Dongmo est une jeune athlète qu’on a découvert aux DIXIADES qui est mouvement du CNOSC, et qui par la suite a bénéficié d’une bourse du mouvement olympique (au nom du CNOSC) depuis le début de cette olympiade, et c’est durant ce séjour qu’elle a pris ce virage que nous regrettons.
La Worlds Athletics valide une demande de changement de nationalité de l’athlète par la fédération portugaise au moment où Auriol bénéficie d’une bourse olympique au nom du Cameroun. La partie camerounaise peut-elle porter plainte et avoir gain de cause ?
Je l’ai dit plus haut, c’est un regret.
Vous savez le CNOSC prône certaines valeurs qui sont, entre autre, la concertation et la conciliation ça vaut mieux qu’un procès.
Votre avis sur le débat de l’heure : qui a raison entre ceux qui ont annoncé l’arrêt de leurs championnats et ceux qui ont décidé de reprendre les compétitions ?
La Covid-19 est non seulement arrivée de manière inattendue, mais son évolution rend toute prévision à court terme incertaine. En claire, le monde entier et celui du sport, subissent les affres de cette pandémie. Et puis vous savez, les contextes nationaux et les moyens d’action sont très différents d’un pays à un autre. Il ne me revient pas à moi de donner raison à X et tort à Y. Il est question de faire front et de se mobiliser pour combattre cette maladie, cela passe par le respect des mesures édictées par l’OMS, mais aussi nos gouvernements. Par ailleurs, le président KALKABA MALBOUM a informé au mois de juin sur l’initiative de sensibiliser et associer les pouvoirs publics à prendre des mesures adéquates au bénéfice des sportifs. Le Comité International Olympique (CIO) a déployé d’importants moyens colossaux pour venir en aide aux athlètes de haut niveau en difficulté.
Propos recueillis par David Eyenguè