Omam Biyick. L’attaquant buteur du fameux match Cameroun-Argentine du 8 juin 1990 raconte qu’il n’était pas parmi les meilleurs joueurs de cette rencontre, les autres avaient les clés du match.
« Si certains avaient déclaré que le Cameroun n’avait pas de tueur en attaque, c’est qu’on ignorait les biens faits de François dans notre équipe nationale depuis son entrée en 1985 avec l’entraineur Rade Ognanovic. En 1990, Omam est déjà à cinq ans à l’équipe nationale et tout le monde se rappelle qu’il a raté de justesse, pour une vilaine blessure, la CAN 1986 en Egypte», nous précise Bonaventure Djonkep. L’interessé est d’un calme légendaire trente ans après, c’est le même homme effacé mais efficace qui rend grâce au seigneur : « Je me sens bien, je suis encore en bonne santé. Fier de savoir que mes jambes me portent encore, même si je ne peux plus sauter aussi haut qu’il y a trente ans. Je suis simplement heureux, d’avoir fait partie de cette génération historique.
On était sereins à cause de la préparation, on avait obtenu ce que nous voulions comme primes. On savait que cela devrait être difficile, mais on était prêts pour le combat. On ne savait pas si on était capables de garder nos cages vides jusqu’à la mi-temps, mais on savait qu’il fallait mourir sur le terrain pour garder nos buts, si on marquait. Il y a eu quatre clés du match : les arrêts de Tommy (Thomas Nkono, ndlr) en début de rencontres nous ont beaucoup mis en confiance. Les dribbles de Louis Paul Mfede, paix à son âme, le tacle de Benjamin Massing, paix à son âme, et l’entrée de Roger (Milla, ndlr) en fin de match. Roger entre quand nous menons déjà, et il faut se lever tôt pour lui prendre la balle dans les pieds. Et comme les Argentins s’étaient levés très tard ce jour-là, ils étaient incapables de l’arrêter. Avec sa technique et son expérience, il nous a même permis d’avoir une autre occasion de but en fin de match à 9 contre 11. Si Emile (Mbouh, ndlr) était un attaquant, on aurait pu l’emporter deux à zéro. Avec toute la carrière que nous avons eue, je ne changerai ma vie de footballeur pour rien au monde.
Propos recueillis par David Eyenguè