Jean Paul Mognemo, Directeur Technique National de Boxe et ancien entraîneur de Francis Ngannou

Ngannou exploite au mieux, son ancien passage à la boxe anglaise. Par rapport à sa catégorie, il a une grosse vitesse des bras, et chez les lourds, ça ne pardonne pas. Celui qui touche le premier a beaucoup de chances de l’emporter. L’adversaire de Ngannou avait une défense poreuse et la Camerounais a exploité. Quand il a pris un coup à la tempe, ses jambes ne pouvaient plus le porter. C’est un KO postural. Cela vous paralyse les jambes pendant quelques temps, et chez les boxeurs qui ont commencé dans la catégorie des lourds, ils n’ont pas beaucoup de courage à cause de leur puissance. Ceux qui ont le courage dans les grandes catégories, c’est ceux qui ont commencé à boxer dans les petites catégories. Une fois couché au sol à cause de ce coup à la tempe, il lui était difficile de revenir boxer. Le meilleur lourd est celui qui a une bonne défense, puis l’attaque. Quand on ajoute une petite endurance, on peut aller chercher le titre mondial. Les gros ont très peu de carburant. Quand Francis a regardé les combats de son adversaire, il savait qu’avec une défense aussi poreuse, le gars ne savait pas où il allait. Pour un boxeur que j’ai eu pendant quatre ans, je suis un homme heureux de le voir à ce niveau.

Propos recueillis par David Eyenguè