Mathias Tangué, un des présidents d’honneur de Bamboutos FC de Mbouda en charge de la mobilisation des supporters.
Nous avions deux défis à relever ce jour-là : montrer d’abord au Cameroun que nous étions l’équipe la plus populaire, et une démonstration de force de notre retour dans le stade où nous avions été injustement relégués quelques années plus tôt. C’est ainsi que nous avons lancé un vibrant appel à tous les fils des Mangwa Boys de la planète terre d’être présents au stade de la Réunification. Au bas mot, nous avons fait 60.000 spectateurs. Les billets d’entrée au stade étaient complètement finis. Nous avions eu quatre bateaux venus du Nigeria avec les supporters de Bamboutos qui y sont basés. Au moins 200 véhicules étaient partis de Mbouda pour Douala. Ce qui me surprend, c’est le montant de la recette qui m’a écœuré ce jour-là. On me parle de 7 millions, moins un million des frais d’organisation. Bamboutos a reçu seulement un million et deux cent mille. Ce qui est lamentable, inexplicable et intolérable. Parce qu’à Mbouda, quand nous avons joué Coton en première journée, nous avons fait plus de huit millions de recette. Face à Yong Sport à Bamenda, nous avons eu un million et huit cent mille. Comment au stade de la Réunification, avec un stade plein En plus, c’est de la fenêtre qu’on me l’a annoncé, alors qu’avec le nouveau directeur du stade Fritz Mbella, les recettes sont comptabilisés et divisés en présence de tout le monde. L’ancien directeur a été limogé quelques jours plus tard à cause de cette manigance. Quand j’ai dénoncé, ce directeur m’a empêché l’entrée au stade dans les matches qui suivaient. Même en match amical à Mbouda, nous encaissons plus de deux millions. Les supporters des Mangwa boys m’ont demandé de laisser, l’essentiel c’était que nous soyons réhabilités en première division, surtout que ce jour-là, nous avons très bien joué, malgré le score de parité d’un but partout. Mais la conséquence directe, c’est que plusieurs supporters ont décidé de ne plus aller au stade jusqu’à ce jour.
Propos recueillis par David Eyenguè