Du vélo pour éviter le confinement

Douala. Avec la fermeture progressive de toutes les arènes de sports de maintien, certains adultes ont fait recours à leurs premiers amours d’enfance, le vélo.

La pluie qui s’est abattue sur la ville de Douala aux premières heures ce samedi 11 avril 2020 n’a pas découragé cette initiative spontanée, de faire du vélo. Hassan Nguimgo, un des initiateurs de la rencontre est parti d’une simple causerie dans un forum de pratiquants de sports du dimanche pour se convaincre et retenir l’attention des autres partenaires de circonstance : « On a tout fermé ou presque. La journée entière, passée à la maison est un calvaire, quand votre corps avait déjà été habitué à une certaine épreuve. On a souvent pratiqué le sport du dimanche sans contraintes et sans grand objectif de performance, mais c’est quand on est à l’arrêt que votre corps vous  rend compte de ce qu’il était le premier bénéficiaire. L’idée a vite retenu l’attention de plusieurs, et nous avons décidé de commencer doucement sur une distance de 15 km ».

Une bonne dizaine de volontaires ont enfourché leurs bicyclettes pour un critérium sur le boulevard de Logbessou, où la fédération Camerounaise de cyclisme avait déjà organisé une étape du Grand Prix Chantal Biya en 2019. Un parcours étalé sur 7,5 km, sur lequel  les participants devaient effectuer deux tours. Pour réussir leur tour d’échauffe, les vétérans ont tout prévu pour leur accompagnement. Trois motos d’escorte qui encadraient le petit peloton, une voiture balaie avec en son bord Martin Benga, le chargé de ravitaillement : « Malgré les conditions difficiles pour la gestion de cette maladie, il faut absolument pratiquer le sport. Sinon, on peut créer un problème en voulant résoudre un autre. En plus, sur le vélo, chacun est seul, et roule à plus d’un mètre de son voisin. On fait là d’une pierre plusieurs coups. Pour mon rôle de ravitailleur, ce n’était pas comme au tour de France, mais nous avons tous pris du plaisir les cyclistes et moi ».  Cédric Meli a, le temps d’une course encadrée de 15 km, retrouvé les sensations de son enfance : « En pédalant le vélo, ça m’a renvoyé directement dans mon enfance, ça été un moment vraiment agréable. Un moment de détente qui me fait retrouver mon cardio en termes de respiration. C’est une expérience à recommencer ». Avec l’aide d’un  logiciel sur un téléphone portable, les vétérans amateurs du vélo ont parcouru les 15 km en 47 minutes et 32 secondes, pour une moyenne de 18,9 km/h. Sur un parcours au relief mixte fait de plats, de faux plats montants et des collines, avec une altitude maximale de 62 mètres. De quoi mettre à l’épreuve son système respiratoire sans assistance.

David Eyenguè