Zoétélé- Nkpwang-Meyomessala. Les 11 autres cyclistes des équipes du Cameroun dans cette 21ème édition du Grand Prix Chantal Biya ont eu la consigne de lâcher  leur leader et de le passer le maillot jaune à Kamzong Abossolo, une mission qu’il n’ont pas réussi.

On n’aura pas fini de voir des choses nouvelles avec les Camerounais et le Cameroun dans le domaine des sports. Aussi bien pour nos performances souvent inimaginables, que les  scandales à répétition chez nos dirigeants. Alors que les Lions Indomptables du Cameroun tentent un forfait en force au football pour leur match retour contre le Mozambique prévu au Maroc et que la communauté sportive mondiale a des yeux rivés dessus, ce sont ceux du vélo qui leur arrachent la vedette : Quatre coureurs de la même équipe ont décidé de planter leur leader, maillot jaune de l’épreuve dans la quatrième étape du GPCB 2021. Une histoire qui sera difficile à raconter des années plus tard, et pourtant, elle est vraie. Pour une étape de 116,7 kilomètres, quatre coureurs Camerounais ( Kuere Nounawe Rodrigue, Yaou Gadji, Kamdem Fodjo  Jordan et Kamzong Abossolo), tous de SNH vélo club, décident de sortir du peloton en mis course pour aller à l’avant de la course dans une échappée de dix coureurs, alors que le leader et maillot jaune de l’épreuve Arthuce Jodelle Tella vient de crever une de ses roues.

De l’inédit ! les quatre coureurs, selon certaines indiscrétions, auraient reçu des consignes du Directeur Sportif Martinien Tega, de planter « ce vieillard qui se fait chanter l’hymne national à la fin de la course pendant que vous les jeunes, vous êtes là à ne rien faire ». Le 37 ans et maillot jaune de l’épreuve se dit alors à l’écoute de ces consignes en réunion, que les entraîneurs essayent de booster le moral de ses onze coéquipiers qui doivent l’accompagner à conserver ses 15 secondes d’avance pour arriver en Jaune devant la première dame. Nos quatre mousquetaires se sont plutôt mis à rouler et à donner une cadence d’enfer devant, sacrifiant le maillot jaune qui a pris jusqu’à plus de huit minutes de retard dans la course. Pire, les autres sept coureurs et coéquipiers dans le peloton n’ont pas essayé de ramener le maillot jaune, alors qu’il y avait encore environ 40 Kilomètres de course au moment de son incident technique.

Une étape sans trop de difficultés qui aurait profité à l’équipe SNH et son leader de circonstance Arthuce Tella de faire encore chanter l’hymne à l’arrivée devant la première dame Chantal Biya à Meyomessala. Les quatre coureurs partis devant ont constitué une équipe de poissons-pilotes de trois, pour le leader imaginaire Kamzong Abossolo. Pourtant bien accompagné par des rebelles kamikazes et libéré pour un sprint à quelques mètres de l’arrivée, le coureur de 30 ans s’est vu laminer par des jeunes européens dont Kubis Lukas, le Slovaque qui se taillait une deuxième victoire d’étape consécutive en 2 heures 46 minutes et 14 secondes devant Taillander Axel du club de la Défense de France et Slootjes Jordi de Global Cycling, dans le même temps. Les trois européens n’ont laissé que la médaille en bois (quatrième place de l’étape) à Kamzong Abossolo, dans le sprint dont la photo finish n’avait pas besoin d’intervenir. Le Cameroun perd l’étape et le maillot, par simple complot à l’intérieur de la tanière. Les trois autres cyclistes de l’avant qui ont tout donné terminent aux 8ème, 9ème et 10ème places sur les dix hommes de l’échappée de plus de quarante kilomètres. Le maillot jaune arrivera à la 27ème position de l’étape, avec un retard de 7 minutes et 51 secondes, esseulé comme un orphelin et livrant sa tunique jaune au vainqueur de l’étape du jour.

David Eyenguè