Noom Quomah Baleba Carlos. Le jeune milieu de terrain de l’EFBC a été le joueur le plus cité par la presse sportive dans analyses de matches pendant la Easter Cup Patricia Berthelot. Le milieu de terrain se raconte.

Il n’avait déjà que 15 ans, lorsqu’il s’est frayé une place dans l’équipe de l’Ecole de Football Brasseries du Cameroun (EFBC)  présente à l’édition de 2019 de la Easter Cup, puis une place de titulaire dans cette marre de techniciens plénipotentiaires U18. Carlos Baleba est devenu, au fil du temps, une pièce maîtresse de cette cuvée avec des responsabilités techniques bien définies. Bien qu’installé en grand maître dans le dispositif du 11 entrants, le joueur né le 3 janvier 2004 à Douala et qui vient d’avoir 17 ans,  se considère comme un dépanneur, un accompagnateur des finissants : « La Easter Cup est un tournoi de sortie pour les finissants de l’Ecole de Football Brasseries du Cameroun. Ce n’est pas mon dernier tournoi, puisqu’il me reste une année avant la sortie de l’école ». Celui qui a pour modèle Paul Pogba connait bien ses responsabilités dans le dispositif de  l’équipe : « Je joue au poste de milieu de terrain, numéro 10. J’ai la responsabilité d’aller chercher le ballon dans les pieds des défenseurs, et le donner au dernier attaquant. Je dois aller chercher le ballon dans ma surface, pour qu’il se retrouve dans la surface adverse ».

Carlos Baleba est un de ces joueurs atypiques pour sa génération, qui rappelle simplement une autre époque au Cameroun, celle des Théophile Abega ou Arantes Mbida. Et pourtant, il colle aussi bien à son idole, un joueur box-to-box qui sait qu’il est au service de tous ses coéquipiers : « On m’appelle distributeur, parce que je vois vite. Je prends très rapidement l’information sur les adversaires et les partenaires. Avant que le ballon n’arrive, je sais déjà ce que je dois faire. On ne dure pas au distributeur de billets ; il doit envoyer très rapidement ce qui est important et c’est ce que je fais ».

Carlos Baleba ne se contente pas seulement d’offrir des caviars à ses coéquipiers, il connait aussi tutoyer les filets adverses, surtout à des moments difficiles des matches. C’est lui qui débloque la situation de l’EFBC dans le premier match du tournoi, d’une double tête en deux secondes (le premier ballon avait ricoché sur la barre transversale) face à Best Star de Limbé (1-0), c’est encore Carlos Baleba qui ouvre le score en demi-finale sur un coup franc enroulé des 20 mètres face à Léopard de Bertoua (3-0), et c’est toujours le Paul Pogba de l’EFBC qui ouvre le score en finale, d’une reprise de volley face à Coton Sport (4-1). Le gaucher de 181 centimètres et 77 kilogrammes faisait évidemment partie des 25 Lions Indomptables qui se préparaient à aller défendre le Cameroun au Maroc pour la CAN des U17 annulée par les organisateurs.  Bien que frustré par  cette annulation, Baleba   est passé à d’autres objectifs : « Grâce à mes entraineurs, j’ai tourné la page », nous disait-il en début du tournoi. En plus du travail de groupe qu’il fait avec ses coéquipiers de l’EFBC, le milieu de terrain bénéficie aussi en privé, de l’expérience de son papa, entraineur de football : « J’ai la chance d’avoir Papa que ce soit à la maison ou ici à l’école. C’est un ancien joueur de football. Il me dit qu’il a été un attaquant très véloce, et des gens le confirment. Aujourd’hui, il est préparateur physique et très exigeant sur le travail physique. Il m’enseigne la tactique, la technique, les dribbles de Neymar, les accélérations et les coups de foulards ».

Des dribbles, des passes, des buts, un replacement tactique au-dessus de son âge, Le dossard 17 de l’EFBC dans cette Easter Cup Patricia Berthelot donnait du plaisir à regarder. Et certains se sont mis à rêver : « Et si  Antonio Conceiçao, le sélectionneur des Lions Indomptables  pouvait oser ? » Le joueur a fait tous ces exploits sous les yeux de Christophe Ousmanou le sélectionneur des Lions U20, et en finale devant Joshua Osih, le vice-président de la fédération Camerounaise de Football. Ailleurs en France  avec Mbappè et Camavinga, en Amerique du Sud avec Ronaldo (Brésil) et Messi (Argentine), on a rapidement ouvert la voie à des pépites qui perdaient le temps dans leurs catégories d’âges.

David Eyenguè