Douala. Trois détenus ont été brûlés au 3ème degré, deux personnels des sapeurs-pompiers blessés et plusieurs dortoirs consumés jeudi 28 mai 2020.
Jusqu’à 17h50 minutes ce jeudi 28 mai 2020, un important dispositif sécuritaire est encore visible devant la prison centrale de Douala. Des hommes en tenue lourdement armés sont postés çà et là. Ils tiennent à bonne distance les riverains et autres badauds. Des camions de pompiers et les ambulances immobilisés devant le pénitencier renseignent de l’ampleur de l’incendie qui s’est déclaré à l’intérieur de la prison. D’après les témoignages, le feu s’est déclaré peu après 15 heures au niveau des dortoirs. Un premier bilan provisoire établi à 18 heures jeudi par le Chef de bataillon Kadrey Abdiel, commandant le 20ème groupement de sapeurs-pompiers, fait état de trois détenus brûlés au troisième degré et deux personnels des sapeurs-pompiers blessés lors des opérations. Plusieurs dortoirs ont également été consumés par les flammes. Les prisonniers brûlés ont été évacués vers les urgences de l’hôpital général de Douala pour des soins. Les blessés ont été mis en observation dans les ambulances des équipes de secours.
S’il est difficile pour les « soldats du feu » de donner pour l’heure des précisions sur l’origine de l’incendie, on sait tout de même que les premières flammes ont été aperçues dans un dortoir. Le feu s’est ensuite propagé vers les autres lieux de couchage du pénitencier. Une fois l’alerte à l’incendie donnée, les gardiens de prison se sont aussitôt déployés pour établir un périmètre de sécurité autour de la prison. Une mesure qui vise à empêcher toute tentative d’évasion, a-t-on appris. D’autant plus que, selon des témoignages de riverains, certains détenus avaient déjà trouvé refuge au-dessus des bureaux du régisseur et sur une partie de la clôture. Ils sont restés perchés pendant plusieurs minutes sur la barrière, avant d’y être délogés. Aucune évasion de détenus n’a été déclarée par les autorités.
« Nous avons aperçu les flammes s’élever à l’intérieur de la prison. Nous avons accouru. Nous avons vu les gardes prisonniers se déployer partout et établir un cordon à plus de 10 mètres de l’entrée principale de la prison. On observait la scène à distance. Nous avons ensuite vu arriver les pompiers, les hommes en tenue et les autorités de la ville », témoigne Isidore Kameni, un riverain. Il relève que la fourniture en courant électrique a été interrompue dans une grande partie du quartier New-Bell. Les sapeurs-pompiers du 20ème groupement, les marins pompiers du port autonome de Douala (Pad) et les pompiers de l’Asecna ont tous été mis à contribution pour venir à bout des flammes. Le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, est descendu sur les lieux peu après 17 heures pour s’enquérir de la situation.
« Les sapeurs-pompiers se sont donné rendez-vous ici et les forces de maintien de l’ordre. Il était question d’amener les prisonniers à se rabattre du côté opposé à l’incendie. Pendant que les flammes étaient agressées par les jets d’eau, une poignée de prisonniers a jugé bon de monter sur la barrière menaçant ainsi d’escalader et de chercher ainsi peut-être à s’échapper. Nous avons donc pris des mesures. (…). Les prisonniers ont été sensibilisés à ne pas aller face au danger, celui de ne pas vouloir sauter la barrière et se fracturer la jambe. Ils sont tous redescendus de la barrière. La situation est sous contrôle », indique le gouverneur qui avance un bilan identique à celui établi par le Chef de bataillon Kadrey Abdiel. Le délégué régional de l’administration pénitentiaire, le délégué régional à la sûreté nationale et le directeur de la Surveillance du territoire, entre autres, ont également été aperçus sur les lieux de l’incendie.
Mathias Mouendé Ngamo et David Eyengue
