Découverte. Malgré les nombreuses collines que compte ce pays, l’engin à deux roues sans moteur est utilisé pour tous les besoins de déplacements et les tâches  domestiques des citoyens.

Depuis une dizaine d’années seulement, le pays de Paul Kagame défraie l’actualité dans le monde professionnel  du cyclisme. Les cyclistes formés au Rwanda ont déjà remporté des étapes ou des courses entières (maillots du leader au général) de plusieurs compétitions continentales. De Joseph Areruya, premier africain à remporter la Tropicale Amissa Bongo (devant de nombreux professionnels venus d’Europe), à Moïse ou Joseph Mugisha étoiles montantes découvertes au tour de l’espoir et ayant signé chez les professionnels en Europe, il y a une bonne cinquantaine de noms de cyclistes qui ont fait vibrer les pelotons cyclistes africains ces dernières années. Et pourtant, les cyclistes professionnels du Rwanda, ne sont qu’une petite poignée ayant choisi d’en faire une activité sportive. L’activité cycliste au Rwanda, est largement plus vaste dans d’autres domaines. Augustin Bigirimana est journaliste à radio Isangosa qui émet de Kigali : « Depuis la fin du 19ème siècle avec l’arrivée du vélo au Rwanda, les Rwandais ont commencé à l’utiliser dans les activités quotidiennes. Le vélo, depuis des années, a toujours été utilisé au quotidien par les Rwandais pour transporter des récoltes, depuis les champs jusqu’aux marchés, on l’utilise aussi pour les transports personnels, pour aller au travail. Il est devenu aussi un outil pour le transport public, pour se faire de l’argent ».

Parmi les ’activités les plus pratiquées par les jeunes Rwandais avec leurs vélos, il y a le taxi. Oui, le transport en commun par vélo. A Kigali ou Musenza où nous sommes passés, celles des populations n’ayant pas leur propre engin sont soulagées par les taxi-vélos qui se discutent les clients avec les conducteurs de motos sur les distances relativement courtes. A deux ou à trois (il y a des vélos adaptés pour une troisième place), on se déplace en taxi-vélo. « Il est indiscutable que pour une même distance, le vélo est trois fois moins cher que la moto. En plus, quand vous payez votre course à un conducteur de vélo, vous avez l’impression d’aider plus un Rwandais ou le Rwanda en entier. Alors que,  lorsque vous donnez de l’argent à un conducteur de moto pour une course, vous payez une bonne partie du carburant qui a des conventions mondiales un peu compliquées. Cet argent va plus rapidement à l’étranger et ne peut pas autant participer au développement de notre pays comme celui du vélo-taxi », nous a lancé un habitant de Kigali.

«Le vélo ne pollue pas, il participe à la proprété de nos villes, à la santé de notre pays. C’est la raison pour laquelle à distance égale faisable, chaque Rwandais va préférer le vélo à la moto. En plus, l’engin sans moteur a la priorité », nous a édifié un autre. Tous les jeunes Rwandais ont un vélo comme outil. Pour aller à l’école, au marché, au champ ou pour aller pratiquer une autre discipline sportive, les Rwandais utilisent le vélo et  le choix d’être cycliste professionnel, n’est qu’un changement de l’activité rémunératrice.

Plusieurs cyclistes  professionnels du Rwanda ont d’abord pratiqué d’autres activités avec leurs bicyclettes avant l’exigence des caravanes cyclistes prestigieuses. L’exemple le plus parlant est Valens Ndayisenga,   deux fois vainqueur du tour du Rwanda, passé par le vélo – taxi à Kigali : « Valens était encore conducteur de vélo – taxi en 2011  dans la ville de  Kigali, trois ans seulement avant son premier titre au tour du Rwanda en 2014 » nous précise Augustin  Bigirimana.

Le cycliste né le 1 janvier 1994 n’avait alors que 20 ans au moment de son premier sacre remporté après un stage de longue durée au centre mondial du cyclisme en Suisse. Il avait été détecté dans les courses nationales après quelques pauses de son taxi- vélo.

Depuis, il a réédité l’exploit en remportant le tour du Rwanda en 2016, participé aux grandes compétitions mondiales comme le Commonwealth avant de poser ses valises à la Tirol  KTM Cycling Team, une équipe continentale autrichienne.

L’activité champêtre est  un axe de grosses débauches d’énergie cycliste Rwandais. Ici, le vélo est utilisé comme les chameaux au désert. Il porte tout, roule à votre vitesse ou vous impose la sienne  selon qu’on monte ou qu’on descend, et vous permet de faire plus vite la commission. Ainsi donc de nombreux  Rwandais n’ont  pas peur de s’engager à  des travaux champêtres loin de leurs domiciles  en montagnes où les espaces de terres fertiles leurs sont proposés. Les vivres issus de la récolte vont arriver à bon port avec une facilité déconcertante. Que ce soit à Kigali dans la capitale Africaine la plus écologique ou dans les autres multiples villes du pays de Paul Kagame, le vélo est un meuble qui fait partie de la vie des populations. Il est un engin qui est utilisé pour tout faire, il est simplement un engin  fait-tout.

David Eyenguè de retour de Kigali.

Moïse et Joseph Mugisha, les deux étoiles montantes du cyclisme Rwandais

Un citoyen de Musenza en danseuse sur la colline malgré la charge du vélo

Un conducteur de vélo-taxi et son client dans la ville de Musanze

Une station de vélo-taxi à Kigali

Vélo conçu pour le transport de plus d’une personne comme client

Des clients sollicitant ds vélos à une station de ramassage de vélo-taxi à Kigali