Confinement. Depollo Nana Nzinguia avoue que le corona virus et ses méthodes d’accompagnement viennent de lui offrir ses premières vacances réelles depuis presque trente ans.
Entre les nombreuses tâches de sa polyvalence, cet enseignant d’éducation physique et sportive n’a pas vu le temps passé depuis qu’il est entré dans la fonction publique. Enseignant de lycée d’enseignement général, il occupe aussi des fonctions à la direction technique de Happy Sport en charge de la formation en tennis. Artiste musicien et instrumentiste, Depollo alterne aussi bien entre les cabarets où il joue de la guitare, et les soirées personnelles d’animations, de fêtes à domicile chez certains de ses amis qui le sollicitent pour faire du piano. Un ensemble d’activités sportives et culturelles qui lui ont souvent imposé un emploi de temps très chargé depuis environ trente ans. La venue du corona virus l’a presque ramené sur terre : « On a d’abord décidé de la fermeture des écoles, des cabarets, et interdit les regroupements pour des fêtes. Cela a réduit mon emploi de temps à la petite portion congrue du tennis club de Happy sport de Makèpè où nous jouions encore en respectant les mesures de distanciation, et de lavage systématique des mains, avant que le promoteur ne décide de la fermeture le 6 avril dernier ».
Une fermeture des courts de tennis, et un retour à la maison pour un repos forcé de celui qui occupe les fonctions depuis 2015, de directeur technique national adjoint de tennis en charge de la détection. Celui qui a été à l’origine de la création de plusieurs courts de tennis dans la capitale économique a passé ses premières semaines sans raquette à la main : « C’est incroyable, mais depuis trente ans, je n’avais jamais passé autant de temps sans parler de tennis, ni donner des consignes à propos. Chaque matin, comme tout enseignant, j’avais toujours mon cahier de préparation à consulter et des décisions à prendre ou des consignes à transmettre à mes collaborateurs. Depuis presqu’un mois, j’ai appris à me réveiller après neuf heures du matin. Et en journée, j’avoue que je me suis ennuyé les premiers jours. Mais après, je prenais du plaisir à alterner entre mon piano et ma guitare pour le grand bien de mes enfants, eux aussi confinés».
Le déconfinement ou ce qui en tient lieu, décrété ce soir du 30 avril 2020 a été suivi de l’annonce de la réouverture des courts de Happy sport ce 2 mai 2020. Depollo Nana Nzinguia était le premier joueur à arriver sur les courts, dès cinq heures du matin pour la fixation des filets avant l’arrivée des autres joueurs. On l’a vu courir, jouer, danser avec les membres du club, comme un jeune écolier à la rentrée des classes.
David Eyenguè
